Lundi 6 mai : A la queue, neuneus !
Il pleut, il pleut bergère, rentre tes blancs moutons... Bon, nous ne sommes pas venus à Rome pour rester regarder la télé italienne (ou France 24) dans la chambre, donc, il nous faut sortir ! Le lundi, la plupart des musées sont fermés, sauf le forum et le Colisée (sous la pluie battante, mauvaise idée) ou les musées du Vatican : parfait pour le côté "mouton" (troupeau de moutons) ! Nous prenons donc la ligne B (métro bondé de chez bondé, à cette heure matinale) jusqu'à la gare Termini, puis la ligne A jusqu'à la station "Ottaviano San Pietro". Nous prenons alors la direction de la place St Pierre et, à partir de la "piazza del Risorgimento", nous suivons les panneaux indiquant la direction des musées du Vatican (en longeant les murs de la cité du Vatican). Et 75 mètres plus loin, nous buttons sur le début de la file d'attente pour les musées (215 mètres de file d'attente). Nous sommes au milieu d'un groupe d'indiens (d'Inde) et nous avançons tout doucement, ou plutôt par vagues : quelques dizaines de minutes à faire du surplace, puis d'un coup, on avance d'une dizaine ou d'une vingtaine de mètres ! Toutes les dix secondes, nous sommes sollicités par les vendeurs à la sauvette qui proposent ponchos et parapluies, ou les "guides" qui proposent (moyennant 25 euros par personne, en plus de l'entrée aux musées) de nous éviter de faire la queue.
Au fil des déploiements des parapluies (le sport consiste alors d'éviter de se prendre une baleine dans les yeux) lors de grosses averses (très persistantes), nous attendons, attendons, attendons et nous avançons, parfois... Puis soudain, alors que nous ne sommes plus qu'à 50 mètres du dernier rivage (donc à 70 mètres de l'entrée), ça se met à avancer d'un seul coup et nous entrons enfin dans le hall d'accueil (extrêmement bruyant). Nous passons les sacs à dos au contrôle de sécurité et nous les déposons à la "guardaroba" où ils entassent les sacs en vrac dans des chariots. L'heure de dépose du sac est indiquée sur le ticket qu'on nous remet en retour : il est 11h17 ! Nous avons fait plus de 2h30 de file d'attente !
Au premier étage du hall d'accueil, il n'y a personne aux caisses, c'est assez surprenant. Anne-Marie paie les entrées avec la carte bancaire (nous avions pourtant vu à la télé que le Vatican n'acceptait plus les cartes bancaire). Nous décidons alors de rejoindre au plus vite la chapelle Sixtine mais il nous faut toute de même suivre l'immense troupeau de moutons qui traverse en rangs serrés la galerie des Candélabres (statues romaines émasculées - des prêtres ont joués du burin - ou munis d'emplâtres en forme de feuille de vigne ; notons toute de même la présence d'une statue d'"Artémis d'Ephèse", au torse recouvert de testicules d'animaux), la galerie des Tapisseries (des tapis) et la galerie des cartes géographique (où le nord est parfois en bas des cartes). Il faut dire que les groupes sont particulièrement chiants : ils bloquent le passage quand leur guide s'arrête devant certaines œuvres. Christophe repère un touriste qui filme les plafonds avec une "Go Pro", en balayant d'avant en arrière. Comme ce genre de caméra est équipé d'un grand angle (mais sans écran de visualisation), Christophe fait une grimace qui devrait se voir sur le film du touriste (s'il regarde ce film un jour car avec 10 minutes de plafond, le film devrait être irregardable - pour cause de mal de mer). La salle de l'Immaculée Conception crée un gros bouchon mais nous sommes pourtant obligés de la traverser pour emprunter le bistouri qui mène directement à la chapelle Sixtine.
Une fois arrivé dans la chapelle Sixtine (ou plutôt chut-ixtine, les gardiens demandent toutes les 20 secondes de faire silence), nous y restons un long moment afin de bien détailler chaque fresque de Michel-Ange au plafond de la chapelle (mais, c'est haut...). Christophe a du mal à repérer "le doigt", la fresque où est représenté un jeune homme nu (et complètement épilé) tendant négligemment son doigt en direction d'un barbu âgé, soutenu par des chérubins dénudés, qui tend lui aussi son doigt d'une manière plus affirmée, certainement pour réaliser une expérience d'électricité statique. Il est bon de noter que le barbu entoure de son bras droit une jeune femme dénudée. Que de corps dénudés pour cette chapelle où est élu l'homme à la robe blanche...