Samedi 8 septembre : (suite)

Nous arrivons à 14 heures à "Rock Arch" qui porte bien son nom puisqu'il s'agit d'une arche de pierre. A cet endroit, il y a bien deux emplacements de camping, nous serions seuls au monde mais nous n'allons tout de même pas établir le camp en tout début d'après-midi. Puis, demain matin, il faudrait refaire les 6 km de mauvaise piste et retraverser les deux lits sablonneux de rivière. Comme nous ne captons aucun réseau GSM dans les parages, si nous avons un pépin mécanique, nous risquons d'attendre plusieurs heures avant que quelqu'un nous croise (nous n'avons croisé que trois voitures dans la journée) et qu'on obtienne de l'assistance. Comme il faut que nous soyons impérativement à Sesriem demain en fin de journée, il est plus raisonnable de trouver un emplacement de camping près d'une piste en bon état. Il faudra donc se contenter d'une photo de l'arche avec une lumière un peu pourrie.

Au retour, nous faisons un peu de mise en scène pour la vidéo. Anne-Marie traverse à pied le lit d'une rivière et quand elle est prête à filmer, Christophe se lance alors au volant du 4x4 sur le sable. La mise en scène est un peu décevante car depuis l'extérieur, on n'a pas l'impression d'être secoué comme un prunier à l'intérieur. Nous retournons alors jusqu'à "Klein Tinkas" pour prendre quelques photos des dentelles de roche. Au retour, nous franchissons pour la cinquième fois de la journée le lit sablonneux d'une rivière (toujours les mêmes) et vers 3 heures et demie, nous arrivons à "Groot Tinkas" qui se situe dans le lit d'une rivière très encaissée. Il y a des traces d'animaux partout sur le sable ou la boue. En fait, à une centaine de mètres en amont, il y a un barrage où les animaux vont boire. L'emplacement de camping de "Groot Tinkas" semble intéressant sauf que nous risquons d'avoir des moustiques et d'entendre beaucoup d'animaux autour de nous durant la nuit, ce qui ne rassure pas Anne-Marie. Une voiture nous double alors et sa conductrice nous dit (en anglais mais avec un accent français) qu'il y a un bel emplacement de camping près du barrage. Anne-Marie n'y tient pas trop, elle n'a pas envie d'entendre des bruits inconnus toute la nuit. En remontant du petit canyon que forme la rivière, une belle vue sur toute la rivière s'offre à nous et un troupeau de springboks passe à ce même instant devant nous.

S'il y avait un emplacement de camping à cet endroit, ça aurait été le paradis, mais voilà, il n'y en a pas ! Il faut continuer jusqu'aux prochains emplacements de camping qui ne sont pas tous proches.

Quelques mètres après le croisement avec la C28, il y a quatre ou cinq girafes à proximité de la piste. La présence de ces animaux est un peu étrange car il n'y a pas d'arbres dans les parages, seulement des hautes herbes jaunes mais trop basses pour les girafes. Pour les zèbres, les oryx ou les autruches, c'est par contre dans la logique des choses de les rencontrer dans cette plaine. Il est 5 heures moins le quart quand nous arrivons au point d'eau de Ganab où les autruches se sont regroupées en nombre. L'emplacement de camping est bien (il est indiqué comme place de camping sur la carte de la "Namibian Wild Resort" mais seulement comme place de pique-nique sur la carte du GPS), il possède un bout de béton pour faire du feu et le coin "popo" est propre. Il est donc situé à proximité du point d'eau mais justement, voilà bien le problème : le moteur diesel de la pompe à eau est assez bruyant et émet un poum-poum-poum-poum qui risque de nous empêcher de dormir. Nous pouvons certes continuer vers le sud du parc mais il faudrait au moins deux heures de route pour atteindre les emplacements de camping suivants, ça serait limite d'y arriver avant la tombée du jour. A pied, nous allons faire une reconnaissance jusqu'à ce maudit moteur diesel mais de toute façon, nous n'avons pas le choix, nous ne pouvons pas aller plus loin, nous n'avons plus le temps avant la tombée du jour !

Il n'y a plus qu'à allumer le feu pour faire cuire des tranches de gigot, pendant que le riz cuit sur le réchaud que nous avons posé près de la table en béton pour le protéger du mieux possible du vent. Le coucher de soleil sur la plaine est magnifique. Avec les arbres au premier plan, c'est un des plus jolis couchers de soleil du voyage. Nous voyons alors une voiture arriver. Ca nous ennuie un peu de plus être seul dans le désert mais heureusement, découvrant que la place est déjà prise, la voiture continue sa route. Après le repas, nous nous apercevons que nous avons fait un heureux : une sorte de gros mulot (7 à 8 cm de long sans la queue) est en train de se régaler des quelques grains de riz qui sont tombés. En essayant de le prendre en photo au flash, nous effrayons un peu ce rongeur qui fait un saut en direction d'Anne-Marie. Il n'a fait que buter contre sa chaussure mais il nous a fait un peu peur, nous le laissons tranquille.