Vendredi 7 septembre : (suite)
Nous distinguons clairement le mont Brandberg se dresser à l'horizon, ce massif montagneux est vraiment très impressionnant. Dommage que nous ne soyons pas passés par le "Messum Crater" la veille en faisant le tour du mont Brandberg mais c'était bien plus sage de faire le détour par "Cape Cross" aujourd'hui. A 20 km de la côte, nous entrons sous les nuages, ce qui est tout à fait normal avec le courant froid de Benguela qui baigne les côtes namibiennes. Ce qui l'est moins, c'est pourquoi Swakopmund est une station balnéaire si réputée alors qu'elle est un grande partie de la journée sous les nuages ?
A "Henties Bay", nous prenons la direction du nord en suivant la route de sel. Nous avons l'autorisation de rouler plus vite sur cette route mais il faut se méfier des passages humides qui ont la réputation d'être glissants. En fait, nous la trouvons extrêmement étroite et nous ralentissons bien avant de croiser un autre véhicule arrivant en sens inverse. Il faut dire que les pistes namibiennes sont souvent très larges, ça nous fait drôle de conduire avec notre gros 4x4 sur cette route où il n'y a que trois passages de roue car celui du centre est partagé entre les deux voies.
Nous arrivons un peu avant midi à "Cape Cross". Nous payons les 90 dollars namibiens de droits d'entrée et nous rejoignons alors la colonie d'otaries à fourrure. Celle-ci a considérablement été réduite depuis 2002 (des otaries ont été abattues à cause des pêcheurs parce qu'elles prélevaient trop de poissons) mais il en reste encore beaucoup, suffisamment pour faire quelques photos. En plus, le soleil revient nous rendre visite, certes il est haut mais c'est mieux avec le soleil. Une passerelle en bois recyclé passe tout près de la colonie, ce qui permet de profiter de toute l'odeur dégagée par les otaries. Celle-ci est moins nauséabonde qu'il y a 10 ans, il y a moins de cadavres de jeunes (nous n'en avons vu que deux) et aucun chacal ne traîne aux abords de la colonie pour enlever des petits. La plupart des otaries sont endormies. Elles ont les yeux fermés, ce qui est moins cool pour les photos. Christophe essaie de suivre des jeunes qui cherchent leurs mères en beuglant. Ceux-ci se rapprochent parfois d'autres femelles et sont alors chassés sans ménagement en se prenant de méchants coups de dents.
Après une demi-heure sur le site (et après avoir fini la carte de 16 Go sur l'appareil photo), nous remontons en voiture pour nous éloigner de la colonie d'otaries et nous nous arrêtons 500 mètres plus loin sur une aire de pique-nique au bord de la mer. Heureusement, de là, nous ne sentons plus l'odeur de la colonie. Sur cette aire de pique-nique, des 4x4 d'un voyage organisé se sont aussi arrêtés et les cuistots ont sorti les tables, les chaises pliantes, les grandes nappes blanches, les assiettes et les verres. Les touristes de ce voyage ont dû passer 10 à 15 minutes sur la colonie et vont rester attablés pendant plus d'une heure. C'est peut-être moins bien pour la digestion mais nous préférons prendre plus de temps à observer les animaux, quitte à manger ensuite sur le pouce. Et franchement, pas besoin de nappe blanche pour manger, c'est juste pour gaspiller de l'eau pour les laver !
Nous mangeons donc rapidement notre sandwich avant de reprendre la route pour Swakopmund. C'est que nous avons plein de choses à faire dans cette ville. Anne-Marie prend le volant et s'oublie un peu sur l'accélérateur, heureusement sans grand excès. En arrivant dans les faubourgs de Swakopmund, Christophe est quand-même terrifié par sa conduite car il n'a tout simplement pas l'habitude d'être assis à gauche. Il a l'impression qu'Anne-Marie ne tient pas sa gauche et qu'elle frôle aussi de trop près les voitures sur sa droite, ce qui est logiquement impossible (quoi qu'il en soit, lors des changements de rapport avec la main gauche, Anne-Marie dévie encore un peu vers la gauche). Un peu vexée, Anne-Marie se gare et laisse le volant à Christophe qui trouve toujours que le 4x4 est trop large par rapport à la largeur des routes. Le mieux est qu'il se fasse lui-même peur au volant, plutôt qu'assis côté passager en râlant.
Avec le GPS, nous trouvons facilement l'hôtel-pension Rapmund. Il y a grand parking devant, surveillé 24 heures sur 24 h (le gardien vient d'ailleurs avertir Christophe qu'il a oublié d'éteindre ses feux). L'hôtel est vraiment bien situé près du phare de la ville, des restaurants, mais aussi dans la même rue que les bureaux de la "Namibian Wild Resort" où nous devons nous rendre. Nous vidons quand-même presque toutes nos affaires du 4x4 pour faire le tri dans les sacs de voyage entre ce qui est propre et ce qui ne l'est pas (Christophe met de côté une chemise sale qu'il utilisera lors des opérations de dépliage et repliage de la tente qui nécessite de se rouler contre la carrosserie poussiéreuse du 4x4).