Samedi 1er septembre : (suite & fin)
Nous revenons donc sans aide au 4x4. Christophe découpe un bidon de 5 litre d'eau que nous venons de finir pour éviter de mettre du diesel partout au sol et estimer la quantité de diesel que nous perdons. Anne-Marie appelle alors notre loueur pour savoir quoi faire. Mais, on nous répond d'aller voir au lodge, qu'ils ont certainement un mécanicien... Ca, ce n'est pas sympa car c'est ce que nous venons de faire, sans succès. On nous dit alors d'aller demander à quelqu'un du lodge de les appeler.
Et c'est reparti... Petite négociation pour que le grand Johan appelle le loueur (en plus, nous n'avons plus de forfait sur notre téléphone) et heureusement, la situation finit par se décanter. Le petit Johan va venir voir avec nous où se situe la fuite. Très vite, il trouve d'où ça vient, c'est un petit caillou, coincé entre un longeron et la paroi en inox du réservoir supplémentaire, qui, avec les vibrations occasionnées par la piste, a formé un petit trou dans le réservoir. Johan fait alors une réparation de fortune avec une savonnette : il comble le trou avec des morceaux de savon qu'il presse contre le trou ! Il nous dit que ça pourra tenir jusqu'à Palmwag, notre prochaine étape, où les mécaniciens du camp pourront boucher le trou (en vidangeant au préalable le réservoir, en le démontant, etc...).
Johan nous confirme aussi que la fuite ne risque pas de s'empirer. Comme le trou se situe grosso-modo à moitié du réservoir supplémentaire, nous disposons quand-même d'une réserve de 100 litres de carburant, soit une autonomie d'un peu moins de 1.000 km. De plus, à part le tour du "Messum Crater" et éventuellement la route pour Sesriem où d'après les deux Johan, la station de Solitaire est parfois en manque de diesel, nous allons maintenant rencontrer des stations essence tous les 200 km au grand maximum, nous pouvons donc continuer sans faire de réparation. Eventuellement, nous pouvons acheter un jerrican au cas où (sauf que l'achat d'un jerrican est en-soi problématique). Bref, nous sommes sauvés !
Nous estimons qu'il y a plus de risque d'être ennuyé par la réparation en elle-même (si les mécaniciens prennent du retard, nous ne pourrons plus bouger et continuer notre circuit) que par la fuite, nous décidons donc que nous ne ferons pas réparer. Cette nuit, la fuite est colmatée, demain, en roulant, nous allons consommer du carburant, donc le niveau va descendre dans le réservoir et ça ne fuira plus, même si la savonnette cède avec les vibrations.
Ensuite, nous ne referons que des pleins de 30 litres, pour éviter de repasser au dessus du trou. Quant au "Messum Crater", ça sera pour un autre voyage ! De toute façon, la route via le cratère nous ferait arriver tard au Spitzkoppe et nous n'aurions pas assez de temps pour visiter cet endroit.
Pour remercier Johan, qui a maintenant sa chemise totalement imbibée de diesel, nous passons au bar lui offrir une bière. C'est lui qui a fait tout le travail mais nous sommes complètement assoiffés et nous nous enfilons deux cidres chacun. C'est vrai que nous avons strictement rien fait mais pourtant, nous sommes totalement à plat, complètement vidés par ce gros coup de stress (nous ne sommes pas encore prêts pour l'aventure en autonomie complète dans le bush).
De retour à notre emplacement de camping, nous faisons cuire à la viande à la poêle sur le réchaud, il est trop tard pour allumer le feu maintenant. Avec une purée, c'est parfait. Les chauves-souris profitent de la lampe qui attire les insectes pour chasser au dessus de nos têtes, les grenouilles croassent dans le canyon, la lune n'est pas encore levée, ce qui permet de distinguer clairement la voie lactée, nous décompressons après le gros coup de stress. Ouf, ça va mieux ! Après, le repas, il n'y a plus qu'à aller prendre la douche (chaude) sous les étoiles...
Météo de la journée :
Beau ! Lors du passage par le col de Joubert, nous avons observé un léger voile brume au dessus du Damaraland, mais il faut avouer qu'une fois redescendu du col, il ne se voyait plus.
Douche sous les étoiles !