Lundi 27 août : (suite & fin)

Anne-Marie se demande alors ce que regardent les occupants des voitures garées devant nous... Ils observent une lionne couchée, dans les hautes herbes, à 20 mètres de la piste ! Aucun arbre, aucun rocher ne la cache, c'est juste la couleur fauve de sa fourrure, qui se confond avec la couleur des herbes, qui nous l'a cachée depuis une bonne quarantaine de minutes. Si nous étions arrivés au mauvais moment (lorsqu'ils étaient tous couchés), nous ne les aurions pas vu car c'est vraiment difficile de les distinguer dans les herbes hautes (même s'ils étaient assez simple à repérer : une dizaine de 4x4 arrêtés auprès d'un point d'eau où des lions avaient été observé la veille, ce n'était certainement pas pour les deux girafes qui boivent de l'autre côté du point d'eau).

Après plus de 50 minutes d'attente, un très jeune lion, à la crinière naissante, arrive alors et se couche derrière une autre souche. Nous avons donc maintenant plus de 6 lions devant nous ! Malheureusement, il nous faut maintenant quitter ces gros chats car il y a encore une vingtaine de kilomètres pour rejoindre le camp. En plus, des gros nuages bien épais sont arrivés et cachent maintenant le soleil. Même si un de ces lions décide de bouger, nous n'aurons plus assez de lumière pour le prendre en photo. A 17h30, nous repassons la porte du camp qui ferme ses portes à 17h45. Il est bien compréhensible qu'il soit interdit de rouler de nuit car sur la route du retour, nous avons croisé un grand troupeau d'impalas qui avançaient le long de la piste et personne ne leur a demandé de circuler avec un gilet réfléchissant.

L'orage menace, quelques gouttes sont même déjà tombées sur le pare-brise. Nous nous dépêchons d'allumer le feu pour cuire la viande avant la saucée. La viande est cuite à temps mais nous devons nous réfugier sous l'avancée de la tente, contre la carrosserie du 4x4, pour finir de manger au sec (ou presque). Christophe doit quand-même enfiler sa veste de pluie car ça lui dégouline dans le dos ! Pendant une dizaine de minutes, la pluie tombe assez fortement mais 5 minutes après, il n'y a déjà plus la moindre trace d'humidité sur le sol !

L'orage tourne autour du camp, il semble parfois revenir, parfois s'éloigner. Nous décidons quand-même de monter au point d'eau du camp sans veste de pluie (ni les chaises car il n'y a pas assez de place au point d'eau et les rochers font office de bancs ; nous apprendrons d'ailleurs qu'il faut se méfier car des serpents, genre cobra, peuvent aussi squatter les rochers). A notre arrivée, le point d'eau est désert mais un premier éléphant solitaire arrive rapidement et rejoint l'endroit où un tuyau d'eau alimente la mare. C'est d'ailleurs assez amusant car le tuyau passe ensuite tout près de nous et quand l'éléphant boit, l'eau passe alors à gros flots dans le tuyau. Une hyène, très craintive, arrive ensuite mais moins d'une minute après, elle s'éloigne déjà.

Nous pensions que vu la petitesse du point d'eau, nous n'allions pas voir arriver un troupeau entier d'éléphants mais nous nous trompions car une bonne trentaine d'éléphants avec des petits arrivent alors en file indienne. Cette fois, c'est certain nous avons vu plus de cent éléphants dans la journée ! Une fois que tout ce monde s'est rafraîchi, les éléphants quittent le point d'eau en ordre dispersé et arrive alors un femelle rhinocéros avec son petit. Malheureusement, nous sommes bien fatigués et nous n'arrivons pas à veiller. Nous nous disons que tant qu'il y a des éléphants (et nous avons encore entendu des barrissements lorsque nous nous sommes enfoncés dans nos sacs de couchage), il y a peu de chance qu'un léopard passe dans le coin. A 10 heures du soir, nous quittons donc le point d'eau, un peu la mort dans l'âme.

Météo de la journée :
Beau dans la matinée, le ciel s'est progressivement chargé de nuages pendant toute la journée et l'orage s'est déclenché juste après le coucher de soleil. 10 minutes de pluie (les seules minutes de pluie du voyage).

Jeune lion au point d'eau de Goas