Jeudi 23 août : (suite & fin)
Quand nous arrivons dans la salle d'embarquement, nous découvrons le nez de l'A-380 derrière les vitres : il est gros, très gros (nous le savions, nous sommes montés une fois dans l'A-380 d'Airbus servant aux essais en vol, mais ça surprend toujours). Après une heure d'attente, l'embarquement commence enfin, par numéro de rangée de sièges, les rangées du fond de la cabine en premier afin d'éviter que les passagers assis au début de la cabine bloquent le couloir, et donc l'embarquement, en rangeant leurs affaires dans les coffres à bagages. La légende voudrait que les Allemands soient disciplinés mais, surtout, ils ne savent pas écouter, ça c'est certain ! Car une très longue file d'attente s'est déjà formée devant la porte d'embarquement (et, taille de l'A-380 oblige, cette file est vraiment très longue) et bien évidemment, cette queue n'est pas ordonnée par numéro de rangée de sièges. Nous faisons donc semblant de prendre des photos de l'A-380 et nous remontons toute la file car nous sommes assis tout au fond de l'appareil, nous pouvons donc légitiment monter les premiers à bord. Généralement, l'Allemand exprime fortement son mécontentement si on essaye de le doubler dans une file d'attente mais, heureusement, personne ne la ramène.
Cela dit, un embarquement en France ne s'effectue pas plus dans de meilleures conditions. Disons qu'au lieu de faire une longue file d'attente, les Français préfèrent la configuration "entonnoir", c'est-à-dire une sorte de triangle pointant vers porte d'embarquement que tout le monde essaie de franchir en même temps ! La seule différence réside dans le comportement du personnel de la compagnie : en France, habitués à l'indiscipline générale, ils bloquent les passagers ne respectant pas les numéros de siège, en Allemagne, ils laissent passer les premiers dans la file d'attente, même s'ils sont assis tout au début de la cabine et qu'ils feront alors patienter tout le reste de l'avion en bloquant le couloir, le temps qu'ils rangent leurs bagages.
Alors que nous avons rejoint nos places, le personnel de bord s'amuse pendant 50 minutes à jouer au 7 familles avec des passagers : ils essaient de recomposer les familles qui se trouvent sur des sièges séparés, en faisant bouger d'autres passagers qui acceptent ou non. Un mec qui ne voulait pas changer de siège, a vu défiler devant lui tout le personnel à bord, de plus en plus gradé, pour essayer de le convaincre de bouger. C'est bien de pouvoir choisir son siège par internet à l'avance, mais ça crée forcément ce genre de problème si on n'est pas dans les premiers sur internet lors de l'ouverture du vol.
Grace aux caméras placées sur le nez et la dérive, nous suivons le décollage en direct (mais de nuit, ça limite un peu l'intérêt). Puis, après un long temps d'attente, les hôtesses arrivent enfin pour servir les boissons puis les plateaux repas. Cela dit, la cabine de l'A-380 étant divisé en petits tronçons, à partir du moment où la distribution a commencé, nous avons vite été servis. C'est bien un des seuls avantages de l'A-380 par rapport à d'autres avions car côté confort à bord, Anne-Marie trouve que nous avons un peu plus de place pour les genoux mais ce n'est pas l'avis de Christophe. Puis, certainement pour alléger le poids des sièges, ceux-ci sont assez durs, pas très rembourrés, la nuit ne va pas être des plus confortables. Heureusement, le service à bord est bon, surtout côté alcool (car côté substances solides, c'est plutôt moyen comme le morceau de camembert, pas vraiment AOC, du plateau repas) : un verre de whisky-coca bien dosé à l'apéritif, un verre de vin blanc (pas mauvais) avec le repas et un verre de Bailey en digestif (à défaut d'Amarula ). Anne-Marie s'endort rapidement, sans même finir son verre de Bailey...