Mercredi 12 septembre : (suite)

Quand nous avons fini de vider la voiture (ce qui nous prend pas plus que 5 minutes, il aurait pu attendre le teuton), il nous faut faire une centaine de mètres en marche arrière sur le chemin tout étroit, bordé de grosses pierres, pour ressortir du chemin et ensuite rejoindre le parking où l'Allemand a fait demi-tour, par l'autre piste qui mène au lodge, chemin qu'aurait pu emprunter l'autre artiste pour se garer devant son bungalow. Pour nous, s'en suit le pique-nique dans le bungalow (car il y a trop de vent pour profiter de la terrasse), le vidage complet des sacs de voyage et leur remplissage à nouveau, et la douche pour le décrassage complet.

A 16 heures, nous sommes tous justes prêts pour le "game drive" pour aller voir les guépards. Nous montons alors dans un gros camion 4x4 (avec d'autres couples d'Allemands pas très futés non plus, aujourd'hui, nous les collectionnons) et nous descendons alors la piste, remontons, descendons, remontons... Nous passons une première barrière, une seconde de deux mètres de haut, une troisième. Nous nous demandons où le guide va nous mener puis finalement, il s'arrête près d'un enclos ceinturé d'une barrière d'un mètre de haut.

Le guide nous dit que nous allons descendre du camion et de ne pas faire de geste brusque, les guépards nous surveillent déjà depuis le sommet de la colline. Une fois enfermé dans l'enclos, le guide lance alors des pavés de viande devant l'enclos et quelques dizaines de secondes après, les 4 bestiaux déboulent à toute vitesse. Les guépards ont trois ans et demi, ils font 80 cm au garrot, ils sont tout effilés, tout en muscle (impressionnant) mais surtout, nous ne sommes qu'à 1,50 mètre d'eux. Ce sont des orphelins récupérés après la mort de leurs mères, empoisonnées ou tuées. Etrangement, ce n'est pas le plus gros de la troupe qui est le chef, mais celui qui a le plus mauvais caractère (non, aucune allusion au monde du travail, ce n'est pas le genre de la maison, mais alors, pas du tout ).

Une fois finis leurs premiers morceaux de viande, pour leur apprendre à manger ensemble, le guide leur jette ensuite un gros os sur lequel ils se précipitent en couinant, râlant, émettant tout genre de bruits intimidants (presque exactement les mêmes que nos deux chats quand ils étaient tout petits lorsque l'on leur donnait à manger). Le guide espère ainsi les habituer à chasser ensemble. Tant que les guépards resteront en groupe, ils seront plus forts, ce qui les aidera à survire lors de leur réintroduction.

Après être restés un bon moment près des guépards, nous remontons dans le camion (il n'y a donc plus rien qui nous sépare des guépards) et nous remontons la colline jusqu'à une porte située à côté du lodge (où d'autres guépards sont en captivité). Nous redescendons alors la colline pour nous arrêter près d'une terrasse perchée au dessus de l'enclos des lions. Le guide nous dit de ne surtout pas faire de petits bruits pour attirer leur attention pour les photos (non, Christophe n'a surtout pas fait ça pour prendre en photo les guépards ) car si les guépards sont calmes, le lion a une humeur beaucoup plus volatile. Dès que nous montons sur la terrasse, le lion et la lionne arrive aussitôt pour chercher leurs morceaux de viande. Le lion trône au dessus d'un rocher, un peu comme son homologue de dessin animé, Alex le Lion (Madagascar pour les incultes ) ! Il est âgé de 12 ans, la lionne en a 10 et ils sont tous les deux bien gras. Eux resteront captifs jusqu'à la fin de leur vie. Petit détail amusant : les morceaux de viande sont déposés dans leur enclos bien avant mais ils ne viennent les chercher que lorsqu'ils entendent le camion arriver (Pavlov aurait dû faire ses tests avec des lions, ça aurait eu plus de mordant ). Sans qu'on comprenne pourquoi, le lion se met alors en tête de retourner un rocher et au passage de déraciner un arbuste : il y avait juste un morceau de viande coincé sous le rocher !