Mercredi 12 septembre : Les gros chats !

Nous quittons le camping de Sesriem à 8h20. Nous scrutons alors avec attention les abords de la piste qui nous ramène à Solitaire mais aucun guépard ne nous fera le plaisir de montrer le bout de sa truffe. Après Solitaire, nous prenons la direction de Windhoek en passant par le col de Spreetshoogte. En arrivant au pied du col, nous nous demandons bien par où passe la piste ? Le GPS indique une altitude de 1.250 mètres et nous n'avons pas encore vraiment commencé à monter. Et pour cause, quand nous découvrons les premiers cent mètres de dénivelé, la pente est impressionnante. Nous nous demandons presque si nous arriverons à passer mais nous sommes bien arrivés à passer à Ruacana, nous allons y arriver aujourd'hui. Pourtant, les premiers mètres sont en mauvais état, la piste est bien défoncée et très caillouteuse. Christophe se demande comment sera la première épingle mais par chance, des dalles en béton on été installées dans le virage (mais aussi sur les sections critiques de la piste). Nous respirons un peu.

Au fur et à mesure de la montée, la vue porte de plus en plus loin sur la plaine, magnifique ! Presque au sommet du col, un point de vue a été aménagé. Nous nous y arrêtons pour prendre une photo mais en repartant, impossible d'embrayer. Nous calons car la pente est trop forte. Heureusement, en engageant le "low range", nous arrivons à repartir. Dès que la pente semble moins forte, Christophe repasse en transmission 4x2, il arrive à embrayer mais nous avançons tout doucement, le moteur n'arrive pas à reprendre des tours moteur, même en première. Au sommet du col, le GPS indique une altitude de 1.690 mètres. Nous venons de franchir un dénivelé de 440 mètres en moins de 4 km ! Nous nous demandons maintenant comment sera la descente mais il n'y en a pas : nous restons sur le plateau et nous continuons même à monter (en douceur) jusqu'à 1.800 mètres d'altitude.

Depuis le col de Spreetshoogte

Peu après avoir franchi le col, nous traversons un début d'incendie. Des femmes essaient d'éteindre le feu au bord de la piste avec des moyens dérisoires. En nous voyant arriver, elles nous demandent de l'eau mais nous avons à peine 50 litres avec nous, nous ne pourrons rien faire et surtout avec la fuite de diesel au réservoir, nous ne pouvons pas nous arrêter (le diesel ne fuit plus mais sous la voiture, une sorte de boue de poussière mélangée au diesel s'est collée contre le réservoir, ce n'est pas la peine de tester si cette boue est inflammable). Un peu plus loin, des hommes, munis d'un tuyau d'arrosage relié à un gros réservoir à l'arrière d'un pick-up, essaient d'éteindre des arbustes mais sans succès. Les buissons au bord de la piste s'embrasent dans des flammes de deux mètres de haut avec un crépitement horrible. Ca ne semble pas être la première fois qu'il y a un incendie dans la région car nous traversons plusieurs zones où la végétation est calcinée.

Vers 10 heures du matin, nous nous arrêtons sur la piste pour manger les restes de saucisses d'hier au soir. Christophe n'avait presque rien mangé hier au soir et il a maintenant faim. Par la suite, nous n'arriverons pas à trouver un endroit à l'ombre pour pique-niquer si bien que nous attendrons d'être arrivés au lodge pour manger. Juste avant de tourner à gauche sur la piste qui rejoint l'"Amani Lodge", nous passons le col de Kupferberg, à 2.060 mètres d'altitude, la plus haute altitude du voyage. S'en suit 5 km de montées et descentes successives pour rejoindre le lodge, nous avons intérêt à prendre de la marge demain matin pour repartir.

Nous arrivons à trois voitures en même temps au lodge, si bien que les employées sont un peu désorganisées pour nous accueillir. On nous offre un jus de fruit avant de nous conduire à notre bungalow, vraiment très joli. Christophe avance alors le 4x4 jusqu'à la porte du bungalow car nous devons tout décharger pour refaire les sacs : demain, c'est le vol retour. Un Allemand vient presque immédiatement nous demander si nous pouvons bouger parce qu'il veut lui aussi avancer son véhicule jusque devant sa porte. Pas de problème, Christophe ressort du chemin pour le laisser passer, avant de revenir se garer devant notre bungalow pour finir de décharger. Il voit alors l'Allemand dépasser son bungalow, faire demi-tour au niveau du parking à l'autre bout du chemin et revenir en marche avant se garer devant son bungalow. Mais quel idiot ! Maintenant, l'un de nous deux devra faire une marche arrière pour libérer la route. Bon, ce n'est pas grave, restons zen !