Lundi 10 septembre : (suite)
Christophe engage alors la transmission 4x4 et nous nous lançons sur le sable. Un 4x4 faisant la navette entre le parking et Sossuslvei nous précède, c'est intéressant de le suivre pour passer aux meilleurs endroits de la piste. Christophe n'a d'expérience de la conduite sur sable que celle au guidon de son VTT. En vélo, pour éviter de s'enfoncer dans la sable, il faut garder une vitesse minimum, Christophe essaie donc d'en faire autant avec le 4x4. Sauf que la navette de touristes s'arrête juste devant nous, nous obligeant à stopper, et zut ! Heureusement, ça repart sans problème. Au loin, un 4x4 de location est méchamment ensablé, le chauffeur de la navette s'arrête alors à nouveau pour l'aider. Christophe ralentit pour éviter d'avoir à s'arrêter mais le sable est trop mou et nous finissons par caler. Et en essayant de repartir, nous commençons à nous enfoncer dans le sable ! Ne surtout pas insister, nous ne ferions d'empirer la situation. Il faut dégonfler les pneus. Première tentative sans sortir le manomètre situé sous la banquette arrière (et donc sous les sacs) : Christophe appuie 6 secondes sur les valves pour dégonfler les pneus mais ça ne suffit pas, nous continuons à nous enfoncer dans le sable. Nous sortons donc le manomètre pour continuer de descendre la pression des pneus. Mais, ce n'est toujours pas ça ! Angoissé, Christophe passe alors en "low range". En marche avant, les roues semblent tourner mais nous n'avançons pas. En marche arrière, victoire, nous repartons !
Dès que le sable semble plus dur, Christophe enlève le "low range" mais reste en transmission intégrale. En conservant un peu de vitesse, nous continuons sans problème jusqu'à Sossuslvei. Nous nous garons au parking de "Dead Vlei". Nous remplissons les bouteilles qui nous servent de gourde et nous voilà parti en direction de ce vlei. Problème : c'est par où ? Il n'y a pas d'indications. Heureusement, un couple de Français qui attend la navette, nous indique la direction. Et au passage, ils nous balancent en pleine tête une réflexion bien française : comme nous n'en revenons toujours pas d'avoir franchi sans problème les 3 kilomètres de sable, Anne-Marie a indiqué que nous étions venu avec notre 4x4 et la fille a immédiatement répondu : "nous, on n'avait pas l'argent pour le 4x4 !" Jalousie typiquement française et qui plus est, complètement erronée : le 4x4 / camping coûte moins cher que de dormir en lodge avec une voiture standard !
En fait, "Dead Vlei" est juste en face du parking, tout droit vers le sud. Il y a 1 km 100 de marche, légèrement en montée, à faire pour arriver jusqu'à cette étendue toute blanche (ou presque) parsemée d'arbres morts tout noirs : irréel ! En cette fin de journée, il n'y a presque plus personne et le soleil n'est plus trop haut dans le ciel. Les appareils photo chauffent car nous avons constamment le doigt appuyé sur les déclencheurs. Le paysage est vraiment très photogénique. Nous serions bien restés plus tard pour profiter du coucher du soleil sur le vlei mais Christophe tient à ne pas être le dernier quittant Sossuslvei, histoire que si nous nous ensablons pour de vrai, quelqu'un puisse nous aider pour éviter de passer la nuit dans le sable. A 17 heures, nous reprenons la bande de sable en sens inverse. En fait, le sable est vraiment très mou sur une zone de 800 mètres de long, mais avec un peu de vitesse, ça passe sans problème. Christophe est quand-même soulagé quand le GPS annonce la proximité du goudron !
Les 60 km de route goudronnée pour revenir à Sesriem se font au ralenti. Déjà, nous évitons de rouler trop vite avec les pneus dégonflés, puis tous les 10 mètres, nous avons envie de nous arrêter pour prendre les dunes en photo. Le soleil est maintenant assez bas, les ombres se sont formées derrière les crêtes des dunes et la lumière du soleil couchant subliment le sable rouge. Magnifique ! Nous ne nous arrêtons pas à la dune 45, car sa crête est toute piétinée mais la dune 40 est de toute beauté (et préservée des hordes de touristes).
De retour au camping, il est trop tard pour regonfler les pneus car la station est déjà fermée. Le petit problème, c'est que dans la tente perchée sur le toit, nous risquons d'attraper le mal de mer avec les pneus dégonflés. Christophe décide alors d'utiliser le gonfleur 12 volts. Il arrive même à regonfler le pneu arrière droit mais en commutant l'interrupteur du gonfleur, le fusible grille à nouveau. Nous en avions rachetés à Swakopmund mais les neufs sont trop grands. Heureusement, il reste encore deux fusibles de rechange dans la boîte à fusible moteur mais on ne peut pas regonfler les pneus. Tant pis pour le mal de mer !