Lundi 10 septembre : (suite)
Le vent nous pousse légèrement vers l'est, Paul fait alors redescendre le ballon. Plus bas, le vent nous pousse vers l'ouest, vers des dunes rouges du désert. A part le bruit des brûleurs que Paul actionne par moment, nous nous déplaçons sans bruit, sans vibration, il n'y a aucune vitre pour déformer le paysage, c'est vraiment magique ! Nous n'avons pas vraiment froid, la tête proche des brûleurs est au chaud tandis que les pieds sont au frais. En dessous de nous, les springboks ont des ombres gigantesques qui se dessinent dans le désert. Les autruches ressemblent à des gros points noirs. Nous ne tardons à passer au dessus de la clôture du parc national. Nous suivons alors le lit de la rivière Tsauchab, il suffit à Paul de monter ou descendre un peu pour que le vent nous pousse dans la bonne direction. Nous avons l'impression d'effleurer la cime des arbustes poussant dans le lit de la rivière. Paul actionne à nouveau les brûleurs pour s'élever et se rapprocher de la première dune de Sossuslvei. Les gens sur la route nous regardent passer. Le spectacle d'une montgolfière en vol est toujours fascinant, que se soit vu du sol ou depuis la nacelle de celle-ci.
Malheureusement, une heure dans ces conditions idylliques passe vite et le premier ballon vient déjà de se poser. Paul nous fait remarquer les cercles de fée qui se dessinent au milieu des herbes de la vallée de la rivière Tsauchab. D'autres formes beaucoup plus carrées correspondent au toucher des nacelles lors d'atterrissages un peu sportifs. D'ailleurs, Paul nous fait mettre en "squat position" et doucement, nous venons racler le sol. Aussitôt, leurs employés viennent faire contrepoids sur le côté de la nacelle pour éviter qu'on se renverse à cause du vent qui continue de pousser l'enveloppe du ballon. Une fois totalement arrêté, Paul remet un coup de brûleur et comme une grue, l'air chaud nous soulève d'un mètre et les employés nous poussent alors jusqu'à la piste pour nous déposer directement sur une remorque et ainsi éviter toute trace dans la maigre végétation du désert (après avoir replié l'enveloppe, les employés passeront un coup de râteau pour tenter d'effacer nos traces d'atterrissage). C'est fini mais c'était inoubliable !
De grandes tables avec des nappes blanches ont été dressées au bord de la piste pour le petit-déjeuner. En nous rapprochant des tables, nous avons le droit à une petite serviette chaude pour nous ressuyer les mains. Les deux pilotes sabrent alors le champagne. Enfin, pas vraiment du champagne puisque c'est du vin mousseux sud-africain mais il faut avouer qu'il est meilleur qu'un mauvais champagne (et certainement moins cher). Ce n'est pas que nous faisons la fine bouche en champagne et que nous ne buvons que champagne "Dom Pérignon 1955", c'est surtout que nous préférons généralement le vin blanc moelleux au champagne. Ce vin mousseux sud-africain est donc le premier "champagne" que nous apprécions vraiment et heureusement, car nos pilotes remplissent les flûtes au fur et à mesure qu'elles se vident (heureusement qu'il n'y a pas besoin de conduire après).
Pour le solide, le buffet rengorge d'aliments divers : brochettes de fruits frais, viande de zèbre et d'oryx fumée (excellent), jambon fumé, poisson blanc fumé (très bon), saumon fumé, crêpes, trifles, viennoiseries et pain maison, céréales, yaourt, confiture... C'est à profusion ! Il y a même du café et du thé mais nous avons déjà assez de liquide comme ça avec les petites bulles !
A 10h30, nous sommes de retour au camping. Nous passons régulariser notre situation au bureau du parc où nous payons le permis pour deux nuits (mais 3 nuits pour la voiture). Nous retournons ensuite nous reposer à notre emplacement de camping. Anne-Marie monte même dans la tente pour finir sa nuit.
Nous partons à deux heures un quart en direction de Sossuslvei avec l'intention de prendre des photos au retour des dunes situées le long de la route goudronnée de 60 km qui mène à Sossuslvei. En arrivant au parking situé à la fin de la route goudronnée, il est trop tôt pour faire demi-tour car le soleil est encore trop haut. Pendant le petit-déjeuner, Paul nous avait dit que les 3 derniers kilomètres de sable se faisaient facilement en dégonflant les pneus à 1,5 bars (et qu'on pouvait ensuite revenir à Sesriem avec les pneus dégonflés). C'est donc le moment d'essayer !