Dimanche 9 septembre : (suite)

Un peu avant midi, nous ne nous arrêtons pas à Solitaire qui n'a plus rien de solitaire du tout ! Tout ce qui compte comme touristes dans les environs s'y est déjà arrêté. Après cette petite ville, la piste qui descend vers Sesriem, longe et traverse même le "Namib Naukluft Park" par endroit. Nous n'arrêtons pas de franchir des barrières pour le bétail et nous croisons à nouveau des oryx qui ne nous montrent pas que leur postérieur. Et, précisément 38 km avant Sesriem, juste après une barrière pour le bétail, nous apercevons des félins sur la droite de la piste. Christophe pense d'abord que ce sont des lionnes (pas de crinière) mais elles sont trop petites ? Et non, ce sont des guépards ! Nous n'avions pas distingué les taches au début mais maintenant qu'ils se sont réfugiés dans l'ombre d'un arbuste, nous reconnaissons facilement ces magnifiques félins grâce aux larmes de chaque côté du museau. Ils étaient à même pas 2 mètres de la piste quand nous sommes arrivés, mais maintenant, ils sont à une cinquantaine de mètres de nous, bien installés, couchés au pied de l'arbuste. Et zut ! Bon, il n'y a plus qu'à attendre qu'ils bougent.

Une, deux, cinq, dix, vingt minutes... Ca commence à faire long et nous nous posons la question existentielle à laquelle il est difficile de trouver une réponse : que faisons-nous ? Nous faut-il repartir maintenant, laissant alors les guépards ressortir de leur cachette dès que nous aurons fait 100 mètres, ou attendre qu'ils bougent, ce qui pourra prendre très longtemps ? En fait, un dizaine de minutes plus tard, la réponse vient de deux imbéciles qui se croient sur les pistes d'un rallye automobile. Ils sont arrivés sur nous à une vitesse excessive, en se doublant. Christophe a même cru qu'ils ne nous avaient pas vu arrêtés au bord de la piste et qu'ils allaient aller nous foncer dessus. En passant en trombe, ils ont dû faire peur aux guépards qui se sont levés et s'éloignent maintenant de la piste. Christophe tente quelques photos (23 en deux minutes) mais ça ne donne rien.

Quand nous arrivons à Sesriem, le gardien note notre numéro de plaque d'immatriculation à l'entrée du parc et nous nous rendons ensuite au bureau du parc pour payer les droits d'entrée pour trois nuits. Nous avions déjà payé quand l'employée du parc nous rend les 510 dollars namibiens et annule le permis d'entrée. Anne-Marie vient de lui dire que nous devrions faire le vol en montgolfière demain et justement, le prix du vol inclus les droits d'entrée au parc pour une journée. Si les conditions météorologiques permettent de voler, il faudra que l'on revienne faire établir le permis pour seulement 2 nuits (ou 3 si nous n'avons pas pu voler). En attendant, tant qu'on ne ressort pas du parc, ça ne pose pas de problème.

Au camping, on nous a attribué l'emplacement n° 18 situé sous un gros acacia, source d'ombre sur tout l'emplacement délimité par un muret. Mais c'est donc aussi une source de problème : les branches de l'acacia sont à 2,30 mètres du sol, il est possible de passer avec la voiture sous les branches mais pas de déplier la tente ! Heureusement en rentrant en marche arrière, il sera possible de reculer suffisamment pour que l'arrière du 4x4 ne soit plus sous les branches, nous pourrons dormir dans la tente ce soir. Une chance car il n'est pas question de dormir sur la sable : Anne-Marie vient de croiser une toute petite vipère (la même espèce que celle vue au Spitzkoppe) en se rendant aux sanitaires. Et dire que dans le camping, des tas de personnes marchent en tongs ! Nous mangeons ensuite nos sandwichs et nous retournons à pied à l'accueil pour acheter une carte détaillée de tout le désert de Namibie.

A 3 heures de l'après-midi, nous repartons avec le 4x4 en direction du canyon de Sesriem. Hormis le fait que Christophe était certain qu'il fallait emprunter une grande montée pour y aller (vague souvenir de 2002, totalement erroné), les choses n'ont pas changé dans le canyon en 10 ans. Nous descendons à pied à l'intérieur même du canyon et nous partons vers l'ouest, partie que nous n'avions pas explorée il y a 10 ans. Le canyon devient plus large, les falaises moins hautes, nous ne tardons pas à faire demi-tour. Nous continuons alors dans la partie la plus étroite du canyon et nous faisons demi-tour lorsque nous rencontrons l'eau, relativement claire et transparente (à quelques algues près). Après le canyon, nous nous rendons au pied de la dune Elim, située à 10 km du camping, pour faire quelques photos de ce sable rouge particulier de la région (et très fin, nous en aurons plein les chaussures).