Lundi 26 mars : (suite)
Sur le chemin du retour, juste avant la Savane des Pétrifications, une anglophone nous aborde : il cherche les arbres pétrifiés ! La réponse est simple : il n'y en a plus, tout a été pillé (du moins, c'est ce que l'on peut lire dans le Guide du Routard). Nous essayons de lui dire qu'il peut continuer la randonnée, qu'elle le mènera à une superbe belle plage, mais il doit retourner à la plage des Salines pour retrouver sa femme. Tant pis pour lui !
Au fait, cette randonnée (balade) est à faire bien couvert, chapeau de soleil à large bord (la casquette ne protège pas vraiment la nuque), lunettes de soleil, T-shirts (pas de torse nu comme nous l'avons vu) et short, sans oublier une bonne crème solaire protectrice pour les parties exposées. Les guides de voyage conseillent de ne pas la faire pendant les heures chaudes, mais en cette saison, les alizés, soufflant de l'Atlantique, rafraîchissent bien l'air (11 heures du matin n'est pas forcement l'heure la plus chaude de la journée, mais à 13 heures, il commence à faire bien chaud). Et surtout, ne pas oublier de prendre de l'eau, en grande quantité.
De retour à la voiture, nous profitons de la plage juste à côté du parking pour nous baigner : il y a certes un peu de vagues mais on ne peut voir aucune serviette sur la plage, elle est presque rien que pour nous (ça n'aurait pas été le cas à la plage des Salines). Le sable est tout blanc, tout fin et surtout tout collant, une horreur ! Le sable noir du nord a finalement beaucoup d'avantage : il ne colle pas (trop), donc on n'en ramène pas dans la voiture et surtout le peu qu'on ramène est noir, ça ne se voit pas sur la moquette grise ! Avec ce sable blanc, il va falloir passer l'aspirateur avant de rendre la voiture...
Anne-Marie propose de s'arrêter au restaurant à l'extrémité sud de la plage des Salines, les "Délices de la Mer". Elle sait pourtant ce qui l'attend : plage des Salines = touristes = pigeons à qui on peut vendre cher du ragoût de cabri pour du colombo ! Déjà, le menu de base est à 18 euros : c'est bien un prix pour pigeon mais de toute façon, nous ne trouverons rien d'autre avant de rejoindre les Anses d'Arlet, mais il sera alors trop tard pour trouver un restaurant ouvert ! Nous choisissons donc un plat simple où le risque de déception est minimisé : du poisson grillé. Quand le serveur nous dit que c'est de la darne de daurade coryphène et que nous lui répondons que c'est très bien, il est un peu déboussolé car il répète à nouveau que c'est de la daurade coryphène.
Peut-être s'attendait-il à ce qu'on lui demande ce que c'est le coryphène ou qu'on lui pose la question comment on coupe une darne dans une daurade ? Et bien non, nous lui répétons à nouveau que ça va très bien car c'est très bon la daurade coryphène ! Ce serveur doit certainement avoir l'habitude que des touristes incultes retournent l'assiette car la daurade coryphène (en darne qui plus est) ne ressemble pas du tout à la daurade grise que l'on trouve chez le poissonnier en métropole (et non, ce n'est pas notre longue expérience de voyageurs qui nous a permis de savoir ce qu'est la daurade coryphène, ni le fait d'être plongeur, mais surtout le fait qu'on regardait Thalassa sur France 3 ; on se culturalise comme on peut, mais il faut avouer que lorsque nous avons vu ce reportage sur les pêcheurs tahitiens de daurade, nous nous sommes demandés si le journaliste ne s'était pas trompé car ces poissons ne ressemblaient pas du tout à la daurade grise).
Pour en revenir au menu du restaurant : entrée avec 5 accras, pas trop mauvais, serivs avec un peu de salade. Anne-Marie pense qu'ils viennent d'être passés à la friteuse mais que la pâte est industrielle et surgelée (car dans les assiettes de nos voisins, il y a les mêmes crabes farcis que ceux que l'on achète surgelés au supermarché). Le plat : une bonne darne de daurade grillée avec de la sauce chien mais servie avec des morceaux de banane légume cuits à l'eau pas vraiment bons. Heureusement, dans l'assiette, il y a aussi un petit pot de gratin de banane / giraumon (le goût de la banane, la couleur du giraumon) pas mauvais du tout. Pour le dessert, le blanc mangé coco qu'a pris Christophe est clairement une préparation industrielle (l'opercule du petit pot en plastique vient juste d'être retiré avant d'être servi). La tarte coco d'Anne-Marie est une préparation maison mais c'est un peu étouffe chrétien (que de la pulpe de coco), une petite boule de glace servie avec le morceau de tarte aurait été la bienvenue (surtout pour un menu à 18 euros - les restaurant de St Pierre sont bien mieux pour seulement 13 euros).
Tout ça fait un peu critique gastronomique au pays des pigeons, mais comme nous n'avons pas grande chose à raconter sur le reste de la journée, ça nous semble important de rapporter au lecteur de notre site qu'il faut se méfier des restaurants dans les zones très touristiques (surtout les zones de tourisme balnéaire). Après le repas, nous sommes donc rentrés doucement aux Anses-d'Arlet, en passant par le chemin des écoliers.