Samedi 13 août : (suite)

Nous ne savons pas si c'est à cause du week-end du 15 août, mais il n'y pas grand monde sur les routes, ça diminue le stress des premiers kilomètres. Quand nous arrivons vers l'immeuble où est située notre location, nous n'avons pas trop le choix que de descendre dans le parking souterrain (heureusement compris dans le prix de la location de l'appartement), car ça manque un peu de places de stationnement dans les parages. Le bureau de location est ouvert et à midi, l'appartement est déjà prêt. La carte bancaire d'Anne-Marie qui a pourtant fonctionné dans le distributeur automatique de l'aéroport, refuse d'obtempérer au premier essai. Heureusement, le paiement est accepté au second essai. L'employée nous emmène ensuite à l'appartement n° 333, superbe, décoration très design, avec une petite cuisine et une grande terrasse qui donne sur la grande avenue, en espérant que ça ne soit pas trop bruyant.

Nous comptions ensuite aller faire quelques courses au supermarché Konzum tout proche, mais en passant devant le grill au pied de l'immeuble de notre appartement, nous pensons qu'il serait bien de manger quelque chose de plus consistent, histoire de se remettre du décalage horaire (ou, surtout du lever très matinal car il n'y a aucun décalage horaire avec Zagreb). Nous choisissons comme ce qu'il y a dans les assiettes de nos voisins de table, c'est à dire des ćevapi de Sarajevo, avec un tout petit Coca-Cola de 25 cl, sans frite, ni salade. Les ćevapi sont servis dans un pain coupé en deux. C'est bon, copieux, ça nous cale bien l'estomac et ça nous recale notre horloge interne. Nous passons ensuite au supermarché pour acheter de la boisson et de quoi faire le petit-déjeuner (nous avons pris avec nous une petite glacière souple pour conserver un peu de frais entre deux appartements).

Nous n'avons plus qu'à prendre le tram pour rejoindre le centre-ville. D'après l'employée de la location, il faut tourner à droite après la station essence sur la grande avenue et prendre le tram n° 17 au bout de la place. Nous nous rendons sur la place, aucun tram à l'horizon ! Nous retournons donc vers l'abribus que nous avons vu un peu plus loin sur la grande avenue. Nous ne comprenons rien au plan du réseau de transport en commun : pourquoi tant de consonnes alignées les unes derrière les autres ? Nous ne savons même pas où nous situer sur le plan.

Nous demandons à un jeune homme qui parle trois mots d'anglais : comment nous rendre au centre-ville ? En prenant le prochain bus, le n° 114, dans 7 minutes (un panneau affiche l'heure de passage des bus) ! Christophe hésite de monter dans un bus qui va on ne sait où. Anne-Marie demande aux personnes assises sur le banc si quelqu'un parle anglais. Une jeune fille, maitrisant un peu plus l'anglais mais cherchant quand-même ces mots, vient à notre secours : il n'y a qu'à la suivre ! C'est en effet bien plus simple comme cela. Quand le bus arrive, nous lui demandons si nous pouvons acheter des tickets au chauffeur ? Elle nous répond que, comme elle est citoyenne de la ville, elle ne paie pas, mais que nous pouvons faire comme nous voulons. Nous achetons donc deux tickets à 10 kunas au chauffeur qui ne semble pas être habitué à sortir son carnet de tickets. Comme personne n'a oblitéré quoique ce soit en montant dans le bus, nous ne les oblitérons pas, ne sachant même pas s'il y a une machine pour le faire.

Le bus nous conduit quelques kilomètres plus loin, au terminus d'une ligne de tram. La jeune fille nous explique bien où nous sommes et quelle ligne il nous faudra prendre pour le retour. Quand le chauffeur du tram s'installe dans sa cabine à l'avant de la rame, elle va le voir pour lui demander qu'il nous fasse signe quand nous arriverons au centre-ville, car elle est descendra bien avant. En attendant, elle nous pose bien des questions sur la France et l'Europe. Elle a fait un voyage à Paris et son guide, Français, lui avait expliqué que les Français étaient très croyants. Elle-même est croyante, suite à un accident de voiture, mais, d'après elle, ce n'est pas le cas des Croates. Les Français croyants ? Ca nous surprend un peu, nous sommes athées et c'est aussi le cas de nos amis (qui se ressemble, s'assemble). Quant aux Croates, il nous a semblé sur la suite du voyage qu'ils fréquentaient assidument les églises qui étaient bien plus remplies qu'en France.