Mardi 31 mai : (suite & fin)
Nous ne mettons même pas une heure pour redescendre en croisant beaucoup de monde (alors que nous n’avions croisé presque personne pendant la montée). Une chose est certaine : le Canadien n’est vraiment pas matinal. Le parking est maintenant plein ! Nous reprenons le volant pour quitter "Yoho N.P. ", direction la civilisation : Golden, la grande ville des environs. Sur la transcanadienne, les camions roulent plutôt vite, c’est assez stressant. Il y a aussi beaucoup de travaux et ceux-ci sont impressionnants : à un endroit, une colline a été coupée en deux pour laisser passer la route, au fond d’un canyon, non naturel, de 30 mètres de haut !
Même si Golden est loin de ressembler à une grande ville, ça fait un choc après Jasper ou "Lake Louise" qui ne sont que des gros villages. A Golden, il y a bien plus de routes, de circulation, de monde... Nous en profitons pour faire les courses dans un supermarché et refaire le plein d'argent liquide. En ressortant de Golden, nous voyons un panneau : "Kinbasket lake ressort, le plus beau camping de Colombie britannique, dans 43 km", c’est à dire presque à l’entrée de "Glacier N.P." : allons-y ! Sauf que 500 mètres plus loin, un panneau nous ennuie : "Prochaine station essence dans 148 km". D’après l’ordinateur de bord, nous avons 300 km d’autonomie. Normalement, c’est suffisant sauf si nous faisons des tours et des détours. Donc, demi-tour ! La loi de Colombie britannique impose qu’il faut prépayer avant de faire le plein, mais combien il faut mettre d’essence dans le réservoir pour faire le plein ? Beaucoup, certes ! Au pif, Anne-Marie en demande pour 80 $ canadiens. Nous verrons bien !
Après le "plein" et les 43 km de route, nous arrivons à l’embranchement pour le "Kinbasket lake ressort". Il faut encore faire 25 minutes de piste (pas terrible) à 25 km/h. C’est donc tout doucement que nous descendons le chemin de terre, orné régulièrement de panneaux au style assez humoristique comme "Vous allez l’adorez !". On l’espère bien, de toute façon, c’est le seul camping dans les parages. Au détour d’un virage : chouette, un passage un niveau avec juste des feux et une cloche pour signaler le train qui arrive, dong-dong, dong-dong... Tchoummmmmmm, ça, c’est la sirène du train qui confirme son arrivée, comme dans les films américains (voir le 3ème volet de "Retour vers le futur", tout à la fin du film). Et quand le train est passé, nous découvrons 100 mètres plus loin l’entrée du camping (lien Google maps). Aye, aye, aye ! Comme précisé précédemment, c’est le seul des environs donc pas le choix !
Si "Kinbasket lake ressort" est le plus beau camping de Colombie britannique, alors comment sont les autres ? La maison du propriétaire fait assez vielle baraque en bois, avec des épaves de voitures ou de bateaux autour. Le lac est vide, ça fait un peu surnaturel car le camping se retrouve donc au bord d’un ravin de 18 mètres de profondeur. Il faut se faire une raison, on s’en fout un peu, on sera dans notre camping-car, on a juste besoin des douches. Le propriétaire est fort accueillant et très sympathique mais l’addition est salée : 38 $ canadiens pour un emplacement avec eau et électricité (sans vidange possible). Si on fait abstraction de la maison du propriétaire, le cadre est plutôt joli et c’est bourré d’oiseaux-mouches (rouges) et de piverts. Par contre, si on prend en compte les équipements du camping, les cabanes, la vielle caravane "ronde" toute verte de moisissure qui tra$ine derrière les douches, ça fait plutôt ambiance thriller ! Le camping est presque désert. A part une caravane flambant neuve mais inoccupée et un 4x4 garé devant l’une des cabanes, nous sommes seuls au bout du monde. A qui téléphone donc le propriétaire ? A ses voisins pour leur dire qu’il a de la viande fraiche à découper ? Et ils attendront le passage d’un train pour masquer le bruit ? C’est pour plaisanter, bien sûr ! Le seul problème est la proximité du passage à niveau, sa cloche et le coup de sirène du conducteur avant d’arriver, ça fait 3 ou 4 trains en moins de deux heures.
Météo de la journée :
Beau le matin, couvert à midi et très chaud (28 °C) le soir : nous jouons à Uno, à côté du camping-car, en T-shirt (avec les moustiquaires du camping-car fermées ; au début du séjour, nous avions pensé jamais les utiliser).
"Kinbasket lake ressort"