Mardi 24 mai : Maligne canyon & lake !
Avant de rejoindre le canyon Maligne, il faut refaire le plein d’essence de ce maudit engin bien gourmand : 140 $ canadiens pour 100 litres de sans plomb. Nous nous garons ensuite au pont n° 6 sur la rivière Maligne, c’est à dire tout près de son confluant avec la rivière Athabasca, pour partir à 9h30 en direction du canyon. La première partie de la randonnée n’est pas très intéressante, c’est tout plat, entouré de sapins. En arrivant près du pont n° 5, le sentier rejoint la rivière et passe au dessus de sources sortants comme par enchantement des rochers : cette eau provient du lac Medecine par un réseau souterrain qui s’étend sur plus de 70 km de long. Juste après le pont n° 5, le sentier grimpe fortement et ce n’est qu’à partir de cet endroit que ça commence à ressembler à un canyon, d’abord large puis de plus en plus étroit. Alors qu’Anne-Marie ne regarde pas devant elle, elle est bien surprise de tomber nez à nez avec un cerf au milieu du sentier, une quinzaine de mètres devant elle. Nous nous arrêtons, ne sachant comment réagir (en fait, nous ne savons pas encore exactement s’il s’agit d’un cerf ou d’un wapiti qui sont potentiellement dangereux en cette saison). Le cerf finit par traverser le chemin et rejoindre son congénère qui est une dizaine de mètres au dessus de nous, à flanc de colline. C’est assez impressionnant de voir des cerfs passer à quelques dizaines de mètres de nous. En plus, ils ne sont pas très peureux, ils nous laissent le temps de sortir le 400 mm pour les prendre en photo (il n’y a pas trop de lumière, le ciel est bien gris, mais nous n’allons pas nous plaindre). Certainement que le cerf qui était au milieu du chemin, venait d’aller boire à la rivière.
Quelques mètres plus loin, nous arrivons au niveau d’une première cascade en triangle, à flanc de falaise. L’eau dégouline doucement sur le rocher. C’est à ce moment là que le soleil fait sa réapparition, c’est encore mieux avec de la lumière. Plus loin, les deux côtés du canyon se rapprochent, celui-ci devient de plus en plus étroit et l’eau se faufile entre les marmites géantes et les chutes. Un pont permet de contempler le canyon, 51 mètres au dessus du fond qu’on devine à peine. Encore plus loin, au niveau d’une chute, l’eau passe dans un goulet d’étranglement et elle est propulsée avec force, presque à l’horizontale, histoire de noyer sous un bon crachin le pont qui se trouve juste en face. C’est la partie la plus intéressante du canyon mais pas forcément d’un point de vue photographique car dans l’étroite fissure que forme alors le canyon, la lumière n’éclaire pas le fond. C’est aussi tout proche du grand parking et du restaurant qui, un peu avant midi, ouvre à peine. Nous y buvons un soda avant de refaire le chemin inverse.
En revenant près du pont n° 5, Christophe envoie Anne-Marie poser sur le point de vue au dessus de la rivière. Mais en arrivant au point de vue, elle trouve que Christophe a de drôles d’oreilles ! En fait, des cerfs sont arrivés dans le dos de Christophe, à 5 mètres de lui. Ceux-ci ne sont pas du tout farouches et se laissent photographier de près (au 70 mm). Anne-Marie a même le temps de revenir pour les filmer sans problème. Un groupe de touristes arrive à ce moment et s’en approche encore plus. Même si ces animaux ont l’air très docile, il s’agit quand-même de bestiaux d’un mètre cinquante de haut, un coup de sabot doit faire très mal. Il faut être assez inconscient pour s’en approcher aussi près ("Parcs Canada" recommande une trentaine de mètres, nous, nous étions à 5 mètres d’eux, mais promis juré, ce sont les cerfs qui se sont rapprochés de nous).
A 13h30, nous déjeunons confortablement dans le camping-car, sur le parking du départ de la randonnée, ça a des bons côtés cet engin. Pour ne pas avoir à faire la vidange des eaux noires, nous profitons des toilettes sèches du parking : tout est propre et il y a du papier toilette. Quand les étrangers disent que les Français sont crades, ce n’est pas totalement faux, surtout si on regarde l’état des toilettes publiques sur les aires d’autoroute en France, où l’on aurait eu des gravures "rupestres" accompagnées de phrases d’une haute philosophie sur les murs... Sans oublier que le rouleau de PQ aurait été inexistant !