Dimanche 22 mai : (suite)
Le début du sentier est totalement bétonné, passant souvent par des passerelles au dessus du cours d’eau, au fond du canyon. Nous arrivons donc rapidement à la première chute ("lower falls"), un peu dissimulée par la paroi de la falaise. Mais qu’à cela ne tienne, à une époque où la protection de la nature était interprétée de manière différente, un pont a été construit et un tunnel creusé dans le rocher. On débouche alors (presque) sous la chute : douche assurée ! Et chacun se fait photographier, là, sous la douche (c’est le point "CaNikonPanaSony", les fabricants d’APN doivent apprécier ces endroits où les APN sont lavés à grand eau) !
Et un à un, tous les occupants du car qui nous ont précédés, se font prendre en photo. Le culte de la personnalité de soi-même est surdéveloppé chez les Nord-Américains et les Asiatiques. Les guides-accompagnateurs flattent (bassement) leurs clients en les prenant maintes et maintes fois en photo ! Et sitôt que la horde repart, ça devient beaucoup, beaucoup plus calme.
Par contre, pour continuer jusqu’à la chute supérieure ("upper falls"), il n’y a plus personne. On finit même par quitter le sentier bétonné et les passerelles au dessus du canyon. C’est beaucoup plus charmant et le soleil arrive à percer la couche de brume. Arrivés à la chute, le sentier se divise en deux. Nous prenons à droite et nous débouchons sur une petite passerelle métallique juste en face de la chute. Il y a encore de la glace sur le côté, le soleil éclaire le tout, c’est vraiment un spectacle bien plus séduisant de celui de la première chute. En revenant sur nos pas, la partie gauche de la bifurcation mène en haut de la chute, point de vue tout aussi intéressant.
Quelques mètres plus loin, un panneau met en garde qu’à partir de cet endroit, le sentier ne doit être emprunté que par des marcheurs bien équipés. Le sentier ne tarde pas à déboucher sur une piste de ski de fond, sans neige mais toute boueuse, impossible de ne pas patauger dans la gadoue. Nous avons des guêtres, donc rien de bien ennuyeux. Quand nous franchissons une sorte de col (le point le plus haut du sentier), la neige fait rapidement son apparition sur le sentier même, nous sommes sur le versant exposé au nord. Les crampons de randonnée auraient pu être utiles (pour le confort) mais avec les bâtons de marche, nous arrivons quand-même à nous stabiliser et éviter les glissades.
Vers 11 heures 30, nous arrivons aux "Ink Pots", des bassins naturels avec une eau à 4 °C car les sources ne sont pas profondes. Les bassins ont des couleurs différentes car les sources ont un débit différent : si l’eau s’écoule lentement, le bassin est bleu-vert car il y a alors beaucoup de particules en suspension. Si toutefois le débit de la source est rapide, le bassin est alors bleu foncé. Quoiqu’il en soit, l’eau est généralement translucide. On voit, au fond, la vase être remuée par la sortie des sources, ça fait assez bizarre.