Jeudi 4 novembre : Pénurie d'essence !
Christophe se réveille brusquement d'un cauchemar. Dans son rêve, notre employeur décidait des nouvelles mesures nous empêchant de partir en voyage . Et en se réveillant brusquement, il se fait mal au dos, est-ce que ça peut compter comme accident du travail ? Nous refaisons les sacs avant de partir déjeuner à 7 heures et demie. Ce matin, il y a des petites bananes très savoureuses. Nous faisons ensuite un tour par la plage jusqu'à l'église car la lumière matinale met plus en valeur le ciel bleu au dessus de l'église (mais nous ne faisons pas de photo de la chefferie, la lumière ne va pas
). De retour à la paillote, Charly vient nous demander si nous pouvons payer les repas tout de suite. Nous en avons pour 20.500 francs CFP pour 8 Coca-Colas, 6 diners et 6 petits déjeuners (soit environ 2.000 francs le repas du soir, un peu cher, mais de toute façon, il n'y a pas vraiment moyen de faire autrement pour échapper à la boîte de pâté - pain). Nous lui confirmons que nous libérerons la paillote à 10 heures du matin (comme prévu dans la réservation) et nous convenons avec lui de laisser nos sacs à la réception jusqu'en début d'après-midi.
Mais pour le moment, nous comptons bien aller voir les raies sous le pont de Moulin en PMT (toujours sans les palmes). Le long de la plage, des sardines (des petits poissons ressemblant à des sardines) restent dans le contre-courant. Elles s'écartent quand nous passons au milieu du banc. Si on s'éloigne du bord, le courant est plutôt violent, impossible de nager à contre-courant. Nous utilisons donc le contre-courant le long de la plage pour arriver sous le pont, puis nous nageons le plus vite possible à la perpendiculaire du courant pour atteindre les piliers du pont. Nous apercevons bien une raie, à quelques mètres sous l'eau, mais ça ne dure même pas dix secondes, le courant nous emmène rapidement bien loin du pont. Quand nous revenons sur la plage, un pêcheur nous fait signe de ne pas avancer plus loin. Il est venu pêcher les sardines avec un épervier, ces captures servent ensuite d'appâts pour capturer du plus gros. Il nous dit que c'est mieux de pêcher à 4 heures du matin, car (bien) après, la présence des touristes perturbe trop les poissons. Il ne lance qu'une fois le filet, puis attend le long de la plage. Nous, nous sommes déjà bien fatigués de notre tentative, nous retournons donc au gîte prendre une douche et libérer la paillote.
Comme il ne nous reste plus beaucoup d'argent liquide et que nous ne savons pas si nous pourrons passer devant le distributeur automatique de l'aérogare de Magenta, nous décidons d'aller à la banque d'Ouvéa puisque nous avons le temps ce matin. En sortant de Mouli, nous prenons deux jeunes Mélanésiens en stop. Ils sont très discrets mais Anne-Marie engage la conversation. Nous en apprenons plus sur les problèmes de ravitaillement de l'île en essence et aussi en autres produits. Sur l'île, chaque tribu comporte deux clans : l'un vit de la mer et échange des produits avec le second qui vit de la terre. Nous parlons aussi du trou bleu d’Hanawa. D'après notre jeune pêcheur, des plongeurs sont venus sonder ce trou, sans en trouver le fond.
La banque est située près de la mairie d'Hwadrilla où une réunion, semble-t-il importante, du conseil a lieu. Antoine doit y être. Nous ne connaissons pas Antoine qui est un guide emmenant des touristes dans la mangrove au nord d'Ouvéa voir la nurserie aux requins (que nous ne sommes pas allée voir puisque nous allons voir les parents sous l'eau). Mais nous en entendons parler l'après-midi à l'aéroport : des touristes se plaignaient de cet Antoine qui avait, d'après eux, prétexté d'une importante réunion à la mairie pour ne pas les accompagner. Nous aimons beaucoup les gens qui se plaignent sans savoir . Revenons à la banque : Anne-Marie essaie d'introduire sa carte bancaire dans le distributeur automatique mais celui refuse d'obtempérer en affichant un code d'erreur. Elle passe donc au guichet. L'employé lui facture le retrait (sans supplément) avec un terminal bancaire comme chez n'importe quel commerçant. Le distributeur automatique est réservé au retrait d'argent pour les locaux (avec une carte spécifique). Nous essayons ensuite de compléter le plein d'essence, mais aujourd'hui, il n'y en a plus ! Il nous faudrait attendre le passage du bateau, demain. Nous verrons bien avec le loueur (on était presque au même niveau qu'à la livraison de la voiture, c'est passé sans problème ; et pour les autres personnes qui n'avaient pas pu refaire le plein, la loueuse a fait une facturation d'essence en commun accord avec les locataires, aucun souci, de toute façon, ça doit arriver souvent sur l'île).
De retour de la banque, nous nous arrêtons à nouveau au pont de Mouli. Nous assistons alors à un véritable meeting aérien ! Les raies sautent hors de l'eau pratiquement les unes derrière les autres (en exagérant un peu
). Nous ne nous lassons pas de ce spectacle !