Samedi 30 octobre : (suite)
Nous nous laissons alors porter dans le courant jusqu'à un tombant où les autres palanquées sont accrochées sur l'arête pour regarder les requins passer au fond de la passe. Christophe se trouve un endroit où un contre-courant le maintient à la même position sans qu'il ait à palmer ou s'accrocher au corail. Anne-Marie vient alors l'ennuyer avec un drôle de signe : son ordinateur lui indique 15 minutes de palier, il lui faudrait remonter, mais voilà, elle voudrait bien aussi rester pour regarder. Cruel dilemme ! Après quelques minutes, nous nous laissons à nouveau porter par le courant au dessus du platier, par dix - onze mètres de profondeur. Les loches, en pleine période de reproduction, se chassent entre elles. Nous passons derrière un gros dôme de corail. Anne-Marie y repère une grosse murène verte et tente ensuite d'autres photos à proximité du dôme, quand un petit mérou passe entre ses jambes, chassé par un plus gros. Les deux mérous sont passés, sans même faire attention aux plongeurs.
Comme Anne-Marie avait 300 bars au début de cette plongée, elle a encore beaucoup d'air et tente d'en donner à Christophe en lui passant son détendeur principal et en passant elle, sur octopus. Mais avec le courant, c'est impossible de nager ainsi pour revenir au mouillage. De toute façon, ce n'est pas grave, les autres sont déjà en grappe compacte au palier et il nous reste encore de l'air. Par contre, pour que l'ordinateur d'Anne-Marie commence à décompter efficacement les paliers, il lui fait être au dessus de 4 mètres 50. Elle décide donc de palmer à contre-courant dans le bleu, le temps que les autres palanquées commencent à remonter. Olivier nous sort alors sa dernière surprise de sa manche. Il fait signe de remonter à chaque plongeur de la planquée dont l'ordinateur n'indique plus de palier. Christophe dont l'ordinateur n'est pas pénalisant, remonte donc sur le zodiac alors qu'il lui reste encore plus de 50 bars. A peine a-t-il accroché son bloc sur le zodiac, qu'il voit Olivier à la surface . En fait, après avoir fait remonter tout le monde, il est resté 30 secondes avec Anne-Marie qui lui restait encore plus de 9 minutes de palier. Anne-Marie passe donc ces 9 minutes toute seule sous l'eau, sans que personne ne la surveille. Christophe passe alors sur l'avant du zodiac, vérifier que les bulles d'Anne-Marie remontent régulièrement à la surface. Faut pas déconner quand-même, elle a encore le caisson photo avec elle
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De retour à Nouméa, nous rinçons notre matériel sur le quai avant de retourner tout faire sécher sur la terrasse de notre chambre à l'hôtel et manger un poulet au caramel acheté la veille au supermarché. Pour l'après-midi, nous avons prévu de visiter le centre culturel Tjibaou. Bien évidemment, il ne faut pas compter sur les panneaux de signalisation pour nous indiquer la direction du centre culturel, si bien que nous nous perdons un peu et que nous passons près du jardin zoologique au sommet d'une colline surplombant Nouméa. Puis, nous nous raccrochons aux quelques panneaux indiquant parfois la direction de l'aérodrome de Magenta, pour suivre à nouveau le bord de mer afin de rejoindre le centre culturel (il faut toujours suivre le bord de mer à Nouméa ).
Au guichet du centre culturel, nous achetons deux forfaits pour les musées de Nouméa. Normalement, celui-ci devrait être rentabilisé entre cette visite et celle de l'aquarium des lagons. Cerise sur le gâteau, le guichetier ne nous taponne pas la visite du jour, si nous avons envie, nous pourrons la faire gratuitement. L'architecture extérieure du centre culturel vaut le coup d'œil, c'est vraiment exceptionnel. Chaque "case" du centre représente un village. Les villages n° 1 et 2 présentent des expositions permanentes, comme ces grands totems venus de tout le Pacifique. Dans une autre salle, nous découvrons une exposition photo interdite aux moins de 13 ans. Le thème de l'exposition est le "dernier souper", la cène cannibale, tout un programme. A l'extérieur du bâtiment principal, il y a trois cases traditionnelles et le sentier kanak dont l'intérêt réside dans la présentation des arbres et des plantes locales avec une explication sur l'utilisation de ceux-ci dans les croyances et les traditions kanaks.
Pour le repas du soir, nous avons décidé d'aller manger au restaurant. Après un tour pour repérer les restaurants de la baie des citrons, nous revenons manger pratiquement en bas de notre tour hôtel. Comme nous avons mangé une choucroute il y a une semaine, nous décidons de rejoindre l'ouest de la Métropole : ça sera crêperie ! On plaisante, c'est vrai que nous aurions préféré manger un plat local, mais vu les prix pratiqués sur ce coin de Côte d'Azur, cette crêperie a au moins l'intérêt d'être d'un bon rapport qualité-prix. Les galettes sont bonnes et très bien garnies. Le dessert est complètement superflu, mais nous nous laissons soumettre à la tentation.