Mardi 2 février : "Agua Azul y Misol Ha !"
Sachant que les nuages arrivent du golf du Mexique, de l'est, et sachant que pour rejoindre les cascades d'"Agua Azul" vers l'ouest, il faut franchir une première barre de montagnes qui bloque potentiellement les nuages au dessus de Palenque, quel temps allons-nous rencontrer aux cascades d'"Agua Azul" ? De toute façon, avec la pluie qu'il tombe encore ce matin sur Palenque, hors de question de faire la visite du site archéologique aujourd'hui. Et comme nous n'allons pas passer la journée à regarder la télé dans la chambre d'hôtel, nous partons quand-même vers les cascades d'"Agua Azul", en terre zapatiste.
Sur le GPS, les cascades ne sont pas indiquées. Mais en recoupant les informations des guides, Christophe a programmé le point qu'il ne fallait pas dépasser sur la route. Si nous arrivons jusqu'à ce point, c'est que nous sommes perdus. Heureusement, dès la sortie de Palenque, les cascades sont bien indiquées. Sauf que 3 kilomètres avant le point à ne pas dépasser, les panneaux indiquent encore plus de 10 km de route ! Mais, en fait, il faut tourner, avant, sur une petite route, à droite, descendant jusqu'aux cascades.
Au bout de cette route, une chaîne est tendue en travers, au niveau d'une baraque joliment décorée avec la figure du Che et d'un Zapatiste cagoulé. Heureusement, les personnes qui tendent la chaîne au milieu de la route ne sont pas cagoulées et ont un carnet de tickets : 20 pesos pour le bon entretien de la route !
Comment faut-il comprendre le mot "bon entretien" ? Est-ce plutôt le mot "sécurité" ? Un panneau indique que l'argent profite à la communauté indienne, nous l'espérons bien. Tant mieux s'ils peuvent faire valoir leurs voix au parlement mexicain par le biais de cette contribution aux couleurs révolutionnaires. De toute façon, avec 1 euro par voiture dans cette région où le touriste n'abonde pas vraiment, ça ne leur permet pas de financer une lutte armée.
Et cent mètres plus loin, nous payons le droit d'entrée sur le site : 10 pesos par personne. Quand nous voyons l'eau, nous sommes rassurés : elle est bien de couleur "azul'" (ou presque) mais pas de couleur café. Il y a même une belle éclaircie au dessus des cascades. Il n'y a pas que la couleur de l'eau qui est étrange : la forme des cascades aussi, tout arrondie. L'eau apporte des alluvions qui se déposent sur les cascades, créant ainsi des formes toutes arrondies. Nous remontons alors les chûtes sur deux ou trois kilomètres.
D'un côté, les cascades, et de l'autre, sous les arbres, les petites cahutes en bois des vendeurs d'artisanat qui restent très discrètes. Le Guide du Routard raconte que ces boutiques ont dénaturé le site. Ils y vont un peu fort car franchement, quand on regarde les cascades, on ne voit pas les boutiques. Celui qui a écrit ça, n'est jamais allé au Niagara : là, oui, c'est dénaturé ! Puis, franchement, il faut bien que le tourisme rapporte aux locaux. Il vaut mieux quelques boutiques, discrètes, que des barrages avec des personnes armées sur les routes.