Lundi 14 septembre : (suite)
Le midi, après un petit punch (bien alcoolisé) au club, nous ne mangeons pas avec Martine : elle veut aller manger des frites dans un fast-food (heureusement, pas un Mac Do). Mais nous préférons manger quelque chose de plus local. Elle nous conseille "Chez Marie" à une centaine de mètres du club. Bon, il faut tout de suite dire que le tartare de thon était très bon et très copieux, trop copieux même pour une plongée dans l'après-midi, et relativement bon marché. Mais alors, pourquoi ? Pourquoi avoir intitulé un petit assortiment de samossas et bonbons piment : tapas créole ? Oui, dans un sens, ce sont des tapas, mais bon... C'est comme les frites servies avec le tartare, c'est vrai que c'est bon les frites avec le tartare, mais un peu de riz aussi ?
Entre midi et deux, la houle ne s'est pas calmée, loin de là. Le capitaine du bateau se demande même si on arrivera à sortir du port. Dans un sens, cela aurait été mieux car nous avons fait une première : la "PDM" ! La "Plongée De Merde". Nous sommes allés à la pierre du préfet. Et nous n'aurions pas dû nous mettre à l'eau quand nous les avons vu installer une ligne de vie pour rejoindre le mouillage ! Christophe est le premier à sauter à l'eau. C'est l'enfer pour remonter la ligne de vie jusqu'au mouillage. Il pense que ça ira quand-même pour la plongée mais, malheureusement, les effets de la houle cachent aussi bon courant.
Pendant la descente, accroché au mouillage, un coup de houle descend trop rapidement Christophe, si bien qu'une oreille se bloque. Impossible de la passer et les choix sont limités. Il lui aurait fallu remonter. Mais au dessus, la houle fait faire des yoyos encore plus importants au mouillage. Puis, il ne sent pas son oreille passer mais elle ne lui fait pas mal. Elle finira bien par passer à cette profondeur et c'est ce qu'il finit par arriver après quelques efforts.
Mais en arrivant sur le fond de 20 mètres, Christophe ressent un début d'essoufflement, dû au fait qu'il a "poussé" de l'air, en apnée, pour passer son oreille. Il est aussi mal à l'aise, balloté par la houle qui est toujours aussi forte au fond, soulevant un brouillard de sable autour de nous. Il aurait dû faire signe qu'il était essoufflé, mais ne connaissant pas comment aller réagir le troisième membre de la palanquée, craignant que celui-ci parte dans une remontée assistée alors qu'il suffisait juste de quelques minutes de repos, il ne fait qu'un signe connu de nous deux, après un signe OK. Le troisième membre de la planquée part alors, à fond, dans le brouillard de sable, promptement suivie par Anne-Marie.
Christophe essaie de s'accrocher au fond pour reprendre son souffle. Les deux autres membres de la palanquée reviennent, enfin. Mais à peine Christophe a-t-il le temps de reprendre ses esprits que c'est reparti à fond dans l'autre sens. C'est un vrai cauchemar, on va où là ? De toute façon, ce n'est qu'un fond de sable parsemé de deux ou trois pierres peu concrétionnées, à part un poisson lion que les palmeurs n'avaient pas vu, il n'y a rien à voir !
Et forcément, après tout ça, Christophe est rapidement sur 50 bars. A peine le signe fait, ça repart à fond en direction, supposée, du bateau. Christophe profite d'un instant où Anne-Marie s'arrête pour prendre une photo, pour l'attraper et la faire remonter. Nous ne savons pas où nous sommes (en pleine eau), alors autant remonter directement et faire un palier dans les conditions les moins pires. C'est à dire pour Christophe, en conservant son détendeur. Même s'il ne lui reste plus beaucoup d'air, il refuse les octopus, pouvant s'avérer trop dur, car il sait qu'il a suffisamment d'air pour tenir le palier, qui n'est aussi qu'un palier de principe. Et quand nous sortons de la tête de l'eau, nous sommes très loin du bateau où il n'y a personne dessus. La nage a été longue, à contre courant, pour revenir au bateau juste au moment où les autres palanquées ressortent aussi (paramètres de la plongée : 22,5 m / 41 min).
En repartant, des baleines sont repérées un peu plus loin. Le capitaine met le cap vers elles, et soudain, à une dizaine de mètres devant la proue, une baleine à bosse fait surface, la gueule grande ouverte. Un petit groupe a le temps de se mettre à l'eau en palmes-masque-tuba. Christophe reste à la hauteur d'un des moniteurs du club, qui a l'habitude de les approcher. Elles sont juste là, trois baleines en immersion, une grosse, une moyenne et une plus petite. Après le cauchemar, Christophe réalise un rêve, il en pleure de joie. Anne-Marie, fatiguée par la nage, un peu apeurée par la taille impressionnante du cétacé, est restée sur le bateau. Elle essaie de faire, en vain, des photos et vidéos depuis le bateau. Malheureusement, les baleines ne se laissent pas approcher plus longtemps, il faut dire qu'un palmeur fonce droit vers elles, malgré les cris et sifflements d'avertissement venant du bateau (il ne faut pas faire ça). Tant pis !