Dimanche 22 avril : (suite)

Pendant un moment, nous avons failli demander à Duong si nous pouvions "zapper" cette visite, pour profiter plus longtemps des autres sites, que de faire cette file d'attente. Mais, le culte de la personnalité à Ho Chi Minh est très important, des classes d'écoliers entières font la queue pour voire la dépouille d'Ho Chi Minh. Nous n'osons pas lui demander. C'est bien ce qui est plus intéressant dans cette visite : se rendre compte de l'engouement, de la dévotion de tout un peuple pour ce personnage qui fut et qui est toujours très important pour le peuple vietnamien. Car la visite du mausolée, de la dépouille d'Ho Chi Minh s'effectue très rapidement : on doit être respectueux, pas de main dans les poches, pas d'arrêt devant la dépouille, tout va très vite. Un garde est posté tous les 10 mètres pour veiller à ce que ces règles soient respectées. Nous les plaignons car la température qui règne à l'intérieur du mausolée, est très basse. Ce qui contraste beaucoup avec l'atmosphère chaude et humide qui règne en dehors.

Après être ressorti du mausolée, Duong nous attend avec nos appareils photo pour continuer la visite du parc : le palais présidentiel, tout jaune comme la couleur de tous les bâtiments officiels du Vietnam (couleur datant de la période coloniale), le garage où sont rangées ses voitures (dont une Peugeot 404), son bureau. Nous zappons la maison sur pilotis d'Ho Chi Minh car les élèves des nombreuses classes de collèges, forment une imposante file d'attente. Nous prenons alors la direction de la sortie où les magasins de souvenirs proposent le portrait d'Ho Chi Minh sous toutes les formes, de la simple photo, en passant par la carte postale et l'assiette décorée de son portrait. Nous passons quelques temps autour de la pagode au pilier unique, représentant une fleur de Lotus.

Nous retrouvons ensuite Trang et la voiture afin de rejoindre le temple de la littérature, à quelques pâtés de maisons du mausolée d'Ho Chi Minh. Visite très intéressante malgré la présence de très nombreux visiteurs vietnamiens ou étrangers. La visite commence par les "stèles aux tortues". Les stèles sont écrites en idéogrammes et chaque visiteur les parcourt des doigts. Nous ne savons pas si c'est à cause des visiteurs, mais les idéogrammes ont pratiquement disparus sur certaines stèles. Nous continuons ensuite à visite en suivant les portes qui mène jusqu'au musée tout en bois, au fond du temple.

Nous ressortons du temple de la littérature par les jardins qui bordent les grandes places monumentales placées au centre du temple. C'est à cet endroit que les jeunes mariés viennent faire des photos.

Après le temple de la littérature, Trang nous dépose avec Duong sur les rives du lac de l'Epée Retrouvée (lac "Hoan Kiem") pour une visite du temple de Ngoc Son, situé sur une petite île sur le lac, que l'on atteint par un pont de couleur rouge vif (nous avions voulu le faire par nous-mêmes la veille, mais nous nous étions doutés que nous y reviendrions avec Duong). Ce temple est bien moins impressionnant que le temple de la littérature, si ce n'est par la présence d'une gigantesque tortue empaillée (spécimen mort en 1968 et qui pesait 250 kg), une tortue que l'on croirait presque irréelle.

Pour le déjeuner, Duong nous emmène dans un restaurant très chic, un peu francisant. Nous allions râler car nous ne nous y sentions pas à l'aise et nous n'avions pas envie de goûter à de la cuisine vietnamienne revue et corrigée par un Français, quand nous nous sommes rendus compte qu'il s'agissait d'une école pour des jeunes en difficulté (financée par des Français). Nous y avons très très bien mangé (comme d'habitude). Pour info, c'est le restaurant de l'école Hoa Sua que nous recommandons.

Après ce festin, nous reprenons les visites et c'est au tour du musée d'ethnologie (ou ethnographique). Quand nous arrivons, un couple de jeunes mariés attend pour entrer dans le musée pour faire des photos. Anne-Marie leur demande si elle peut faire une photo d'eux : ils acceptent et poseront fièrement devant notre objectif. Le musée se compose de deux parties. A l'intérieur du musée lui-même, sont exposées des reconstitutions de la vie des minorités du Vietnam, c'est-à-dire la mise en scène des instruments de la vie courante, de chasse ou funéraires des minorités et à l'extérieur, les habitations traditionnelles de ces même minorités. En fait, il ne s'agit pas de simples reconstitutions d'habitations, mais de réelles habitations construites selon les méthodes, coutumes et les rites des minorités. En haut du musée, une salle multimédia permet de visualiser à la demande les vidéos que propose le musée, dont la construction selon les méthodes traditionnelles, d'une des maisons du musée, ou encore une vidéo sur les rites suivant la naissance d'un enfant. C'est vraiment intéressant et très bien fait.