Lundi 16 avril : (suite & fin)

Vers 19 heures, les plats arrivent sur la petite table posée au milieu de la terrasse, sous les étoiles. Ce soir, nous mangeons avec la famille (sauf leur fille qui fait des études et qui est à l'internat à Sa Pa), Duong et Trang. Et bien sûr, ça commence par un petit verre d'alcool de riz, de loin le meilleur alcool que nous ayons bu du voyage (à part la préparation l'alcool de riz à l'abricot à Hanoi). Près d'un litre d'alcool de riz est bu pendant la soirée, surtout par la dame et Trang, mais Christophe les a bien suivi, même si en fin de soirée, il demandait de ne remplir que la moitié du verre pour trinquer avec eux (car, c'est cul-sec, on vide le verre à chaque fois). Pour le festin du soir : du porc avec de très bons légumes, du poulet, du riz, de la salade (passée à l'eau bouillante), des frites, des petites sauces, etc... La propriétaire a 43 ans et son mari, 42 ans. Nous passons un petit moment à discuter ensemble, certes pas de longues phrases, en utilisant les doigts pour les chiffres et Duong vient parfois à notre secours pour traduire. Et puis, la discussion est rythmée par l'absorption des verres d'alcool de riz : ça vaut tous les mots !

Après le repas, nous passons nous débarbouiller un peu dans la "Salle de Bain"; une pièce attenante à la cuisine : une dalle en béton, une cuve pour retenir de l'eau potable avec un robinet à 20 cm du sol, des bassines en plastique avec des godets pour faire douche. Nous fermons la porte et nous entendons la dame nous appeler : elle avait fait chauffer de l'eau sur le feu, ça sera même douche chaude ! A propos de sanitaire, nous allions oublier, les WC, avec eau courante : une petite cahute, un trou dans le sol, type WC à la turque mais sans la faïence. Et au fond du trou, l'eau courante, venant d'une rizière, détournée à l'aide d'un morceau de bambou creux. Après, ça repart dans la nature (et la rivière).

Météo de la journée :
Sa Pa - Ta Van : du soleil en général, surtout le matin, mais de nombreux nuages étaient présents.

Mardi 17 avril : Fin de la randonnée - Train pour Hanoi

Nuit difficile pour Christophe, il a eu de la fièvre. Il n'avait pas encore vraiment souffert des séquelles du sorbet, mais là, c'est passé. Il se sent barbouillé et décide de ne pas trop manger au petit-déjeuner. Sauf que la propriétaire a préparé des crêpes, de très bonnes crêpes, servies avec un très bon miel, du sucre et des petits morceaux de citron verts : on étale du sucre, on presse le jus des morceaux de citrons vert, c'est excellent. Finalement, il en mange beaucoup et il maintenant est d'attaque pour la randonnée. Pendant le déjeuner, Duong a fait voler fort haut et fort loin son cerf-volant. Deux jours avant, nous avions demandé à Duong où nous pouvions acheter de l'alcool de riz pour trinquer ensemble (avec Trang, car Duong ne boit pas). Justement, le propriétaire nous en vend 50 cl, comme c'était le meilleur alcool que nous ayons bu, c'est très bien.

Avant de reprendre la route, des vendeuses de souvenirs sont déjà à l'œuvre, nous sommes leurs premières cibles commerciales de la journée. Dès le début de la randonnée, deux petites H'Mongs se collent à nous (comme celle de la veille). Nous demandons à Duong de traduire : "on n'achètera rien, ça ne sert à rien de nous suivre, c'est du temps perdu !". Mais, ça ne leur fait rien, elles nous suivent, avec leurs bébés dans le dos et leurs sacs de souvenirs. Au détour d'une rizière, Duong veut passer par le bas, mais les deux petites H'Mongs lui disent que ce n'est plus possible de passer et qu'il faut monter (beaucoup monter). Rapidement, nous tombons sur une maison où des femmes H'Mongs sont occupées à préparer le lin pour le tisser : première étape (ou du moins, nous le pensons), passer les fibres de lin sur des bobineaux à l'aide d'un engin qui ressemble à un vélo. En pédalant une dame fait tourner une roue où s'enroule le fil. Deuxième étape : passer le fil des bobineaux sur une grand roue carrée (et oui), où les fils sont réassemblés en un plus long. Nous avions pensé (stupidement) que c'était un piège des deux H'Mongs pour nous faire passer par cette maison et essayer de nous vendre quelque chose mais ce n'est pas le cas. Les dames qui préparent le lin nous regardent passer sans nous demander quoi que ce soit, malgré la grande pauvreté dans laquelle elles vivent (les enfants ne doivent pas avoir vu la douche depuis longtemps).