Mercredi 11 avril : (suite & fin)

Au dîner : encore des pommes de terre frites (chaudes, cette fois), mais aussi des courgettes, du soja et fruit en dessert. Le propriétaire est revenu à la charge avec son alcool de maïs. Ce soir, nous ne mangeons pas seul, un autre couple de Français passe la nuit au gîte.

Météo de la journée :
Ba Be : ciel bleu avec des nuages éparses, le matin. Mais de gros nuages gris sont revenus en début d'après-midi. Ouf, juste un petit rayon de soleil lorsque nous sommes allés voir la chute d'eau. Fin de journée brumeuse. 22-24 °C.

Jeudi 12 avril : On the road again

Lever 7h30, petit-déjeuner avec du pain, de la vache qui rit, de la confiture et thé Lipton. Nous reprenons la route en sens inverse jusqu'à Thai Nguyen, avant de repartir vers le nord, direction Thac Ba. Nous ne nous arrêtons que deux fois : une fois pour boire un bon jus de canne, pressé devant nous et la seconde pour manger dans un routier (des bonnes pâtes de riz avec du bœuf, l'éternel pastèque en dessert et le traditionnel verre de thé). Nous ne nous sommes même pas arrêtés pour l'accident que nous avons eu : la voiture adverse était pourtant complètement détruite ... après être passée sous nos roues. Trang a pourtant essayé d'éviter ce jouet en plastique qu'un gamin a laissé traverser la route alors que nous arrivions.

A Thac Ba, c'est la première fois que Duong va au gîte où nous allons dormir. Nous nous perdons plusieurs fois avant de rejoindre le gîte. Heureusement, le téléphone portable fonctionne bien au Vietnam. Au gîte, l'accueil est mitigé : il n'y a personne à part la grand mère et le propriétaire ou un ami du celui-ci, mais nous n'avons pas très bien compris. Celui-ci nous invite à venir prendre le thé mais disparaît aussitôt, nous laissant seul. Duong et Trang semblent déçus : ils nous disent que les toilettes ne sont pas très propres (au fond du jardin) mais c'est (selon nous) très acceptable, il y a même un chauffe-eau électrique tout neuf pour la douche. En fait, nous apprendrons plus tard qu'il y avait une fête "traditionnelle" chez l'un des voisins et que tout le village y était (avec karaoké, la tradition s'est un peu modifiée ).

Quant à la maison par elle-même, c'est une maison traditionnelle Dzao sur pilotis, le plancher est fait en bambou (nous avons peur de passer au travers mais il n'y a aucun souci), la toiture est en palmes, avec une belle et massive charpente. Il n'y a qu'une grande pièce, où, au centre, se trouve un petit feu : le "salon" pour prendre le thé. Sur la périphérie de cette pièce, le plancher en bambou est remplacé par de solides planches où sont déposés les matelas pour la nuit. En attendant, un ami de la famille est venu boire le thé avec nous et il nous a fait la démonstration de la pipe à eau (que nous n'essayons pas ; même Trang, grand fumeur de cigarettes ne veut pas en fumer car le tabac utilisé est très noir et Duong nous a dit que ce tabac "faisait tourner la tête").

Le lac de Thac Ba est à une centaine de mètres derrière le gîte. Nous partons avec Duong et Trang (qui troque sa casquette de chauffeur contre celle de porteur de notre pied photo) faire la petite randonnée sur sa berge. Dans une crique, nous croisons un pêcheur qui prépare des petits paniers en osier : ils servent à attraper les crevettes. Mais quelques instants plus tard, nous entendons une grande explosion suivie d'une gerbe d'eau au milieu du lac, là où sont rassemblées plusieurs barques : certains pêcheurs utilisent des explosifs pour attraper les poissons. La méthode utilisée pour ramer nous fait sourire : les gens manient les deux rames avec les pieds, en pédalant pour faire avancer rapidement la barque.

Lorsque nous revenons de la randonnée, tous les gamins du village semblent être venus voir les bêtes curieuses que nous sommes. Une petite fille tape même sur les fesses d'Anne-Marie (taper du "gros", ça doit porter chance ?). Duong est un peu inquiet : les propriétaires sont partis chercher de quoi préparer le repas du soir. En fait, il n'y a aucun souci, car quelques temps après, le propriétaire installe des nattes sur le plancher, nous fait des sièges avec des couvertures et les nombreux plats du repas sont posés sur la natte. Bien sûr, l'alcool de riz est de la partie et le maitre des lieux nous sort quelques mots en français : "cul-sec".