Île de Gorée

Jeudi 6 avril :

Lever matinal : nous n'avons plus beaucoup de route à faire mais nous risquons d'être pris dans les énormes bouchons à l'entrée de Dakar. Après avoir regonflé les pneus grâce à la pompe à vélo : un toubab après l'autre ? Non ! Grâce au compresseur du camion (compresseur qui sert au système de freinage), nous passons par Thiès et Rufisque avant d'arriver à Dakar et ses bouchons. Tour dans les quartiers chics puis au village artisanal où As lâche les toubabs en pâture aux vendeurs d'artisanats. La pression est vraiment très forte. Nous laissons nos appareils photo sous la garde de Seyni et nous tentons une entrée : c'est assez insupportable  ! Nous récupérons au passage Danièle qui ne sait plus comment s'en sortir. En fait, la pression est surtout mise par les vendeurs situés à l'entrée du village, qui vous prennent par les bras pour vous emmener pratiquement de force dans leur magasin ! Franchement, nous n'aimons pas du tout (nous avons acheté ce qui nous faisait plaisir dans les villages) et nous ressortons assez vite. Claire, suivie de Danièle et Chantal, Chantal et Patrick et enfin Florian nous rejoignent assez rapidement car ils ont aussi du mal à supporter l'ambiance de ce village artisanal. Nous attendons un certain temps les autres toubabs qui peuvent enfin dépenser leurs francs CFA.

Repas du midi dans le même restaurant qu'à l'arrivée : franchement la cuisine de Seyni était bien meilleure. Puis, tour du centre-ville en camion : le palais présidentiel, les ministères, la jolie gare ferroviaire, etc... Nous attendons un peu pour la chaloupe à l'embarcadère pour l'île de Gorée (grosse chaloupe quand même).

Lorsque nous arrivons sur l'île de Gorée, une belle lumière éclaire les maisons aux couleurs ocre et jaune. L'île est bien conservée : il faut dire qu'il y a beaucoup de capitaux pour l'entretenir. Diverses fondations étrangères ou hommes français célèbres y résident ou y ont résidé (genre Jean-Philippe S. ou Eric Serra). La visite de la "maison aux esclaves" est émouvante, le conservateur sachant particulièrement bien faire passer le message. En fait, il n'y a pas eu qu'une maison aux esclaves sur l'île, il y en a malheureusement eu beaucoup d'autres. Sur les hauteurs de l'île, les artistes exposent leurs œuvres sur les murs du fort (jolies peintures modernes). Sur le haut de l'île prônent des canons installés en 1905 par les Français. Pour la petite histoire, les falaises du film "les canons de Navaronne" sont celles de l'île de Gorée.

Des vendeuses de bijoux et de paréos nous assaillent : "300 % de réduction !", "Je vends à crédit", "J'accepte les chèques sans provision", "pas eu de client de la journée", "10 kg de collier", etc... Nous arrivons à nous en débarrasser (assez) facilement avec un "non, merci !" poli mais ferme. Mais, elles ne sont pas sottes : sitôt l'addition réglée au restaurant, avant de reprendre la chaloupe pour rentrer sur Dakar, elles arrivent à nouveau vers nous pour essayer de nous faire dépenser nos derniers francs CFA.

Pendant la visite de l'île, nous avons mis Seyni au travail. Il croyait que le dernier pique-nique était sa dernière prestation mais il se trompait : nous l'avons mis à l'écriture pour rédiger sa recette de poulet yassa :

Sauce oignon : oignons en rondelle, ail, moutarde, eau, sel, poivre, huile, vinaigre, sucre

Couper le poulet en morceau. Mettre un peu d'huile dans une marmite. Ajouter l'ail, les oignons. Attendre pendant 5 à 10 minutes.