Colinne où est perché le village bassâri
Vendredi 31 mars :
Après le petit-déjeuner et nos dernières ablutions au puit (qui s'est abaissé d'un mètre depuis la veille), nous commençons la journée par une marche à pied. Pendant que Pap et Seyni finissent de ranger le camion, nous marchons jusqu'à une école au village peuhl avoisinant, le village de Patassy. Nous arrivons en pleine leçon du "d". Les enfants s'appliquent pour faire un joli "d" sur leurs ardoises (ramener des craies : voilà quelque chose auquel nous n'avions pas pensé). Christophe se débrouille pour récupérer dans le camion, les stylos que nous avons achetés avant le départ. Le maître d'école distribue nos stylos et fait faire une ligne de "d" aux enfants dans leurs cahiers. Tout le monde s'applique et c'est une forêt de bras qui se lèvent lorsque l'instituteur demande à un élève de répondre aux questions. C'est leur dernier jour d'école car ils seront en vacances dès le midi. C'est bientôt la fête de l'indépendance (dite aussi fête des Français), puis les fêtes de Pacques (le Sénégal est un pays, avec 95 % de musulmans, où les fêtes chrétiennes sont aussi fêtées ; Nous pensons que pour un souci d'équité en France, nous devrions faire de même ? Hein, Mr MEDEF, t'en penses quoi ?).
Nous sommes repartis sur une piste encore plus mauvaise que la veille. Pap fait de son mieux mais lors d'une manœuvre, le pneu avant gauche subit une belle déchirure sur son flanc intérieur. Et en moins de temps qu'il ne faut pour taper ce chapitre à l'ordinateur, Pap et As ont vite fait de changer le pneu. C'est donc reparti pour Dindéfello, un village à la frontière avec la Guinée, adossé aux falaises. Jusqu'à Mako, les paysages étaient plats (l'altitude de Tambacounda, située à 300 km de la mer n'est que de 30 mètres), puis des collines ont commencées à se dessiner et maintenant une belle falaise de 100 - 150 m de haut se dresse devant nous. Nous récupérons nos cases dans le gîte villageois, c'est-à-dire un gîte construit et géré en communauté par les villageois pour les touristes de passage dans cette magnifique région. En plus, ils ont des Coca-Colas frais : un régal ! Une dame propose de laver nos habits pour 1.000 francs CFA par personne. Ca fait du bien de mettre quelque chose de propre (ça ne le restera pas longtemps à cause de la poussière mais ce n'est pas bien grave)
A 14h30, nous partons sous un soleil de plomb en direction de la cascade que nous rejoignons après seulement 2 km de marche pratiquement à plat. La cascade (la seule du Sénégal) est encaissée à l'angle de deux pans de la falaise qui descend tout droit à cet endroit. C'est un peu sombre et l'effet brumisateur de la cascade se fait bien ressentir. Alors que dans la case au village, nous avions 41 °C, il ne doit pas faire plus d'une trentaine de degrés au pied de la cascade. Ca fait du bien ! Et l'eau est carrément trop froide, enfin, pas tant que ça ! C'est seulement très rafraîchissant.
Chantal (de la Cascade, de cette cascade) a entamé une discussion avec le fils du chef du village à propos du mariage, de la dote, etc... S'en suivra un délire pendant le reste de la journée car le fils du chef du village est célibataire et n'est pas insensible aux charmes de Chantal. En dote, il lui offre un champ avec un manguier et une belle case. De retour au gîte, As s'en mêle : au Sénégal, les futurs mariés ne peuvent décider par eux même et As s'improvise le parrain de Chantal pour négocier les zébus pour la dote ! Le mariage ne peut pas se faire car les zébus n'ont que la peau sur les os. Pour se trouver des alliés, le fils du chef du village nous promet deux zébus si nous arrivons à décider Chantal (d'ailleurs, Chantal, nous pensons que l'offre tient toujours ; nos deux zébus nous attendent ).