Lundi 27 mars : (suite & fin)
Nous saluons tous les villageois qui sont venus à notre rencontre (principalement, des femmes et des enfants) et nous commençons à déballer les tentes dans le champ d'arachides (qui ont été récoltées) couvert de bouses de zébus. Christophe ramasse deux branches pour faire un râteau improvisé, écarte les plus grosses bouses (juste la surface de la tente) et jette ces branches une fois terminé. Mais une vieille dame ramasse cet outil de fortune et continue de balayer. Nous ne savons pas comment réagir, car pour nous, c'est suffisamment propre pour planter la tente et ce n'est pas à une vieille dame de faire cette tâche mais ça semble être important pour elle d'accueillir ses visiteurs, comme il faut ! Le village nous a nettoyé tout le champ sans qu'on leur demande et sans qu'ils nous demandent quelque chose en échange. C'est vraiment formidable !
S'en suit les premières photos : d'abord des gamins (sauf un petit de même pas deux ans qui n'a jamais vu de blanc et qui s'enfuie en pleurant, dès qu'il voit Christophe, alors que ça mère est tordue de rire devant le comportement de son fils). Dès que la photo est prise, Christophe leur montre la photo sur l'écran du numérique : ils se mettent à rire lorsqu'ils se voient ! Et se voir au caméscope d'Anne-Marie est un jeu encore plus délirant pour les gamins qui voudraient bien être à la fois devant la caméra et derrière pour se voir à l'écran. Ce sont maintenant aux parents de demander à être pris en photo.
Alors que le soleil commence à se faire bas sur l'horizon, une charrette arrive avec des adultes : Christophe demande s'il peut faire leur photo ? Réponse positive à 300 % et ils stoppent même la charrette pour se faire prendre en photo !
Pendant ce temps, Pap a éloigné le camion pour installer les douches à l'arrière du camion, de chaque côté ! Deux grosses bâches servent de rideau et les plaques de désensablement ont été posées par terre. C'est vraiment bien pensé et on peut prendre confortablement une douche avec de l'eau à bonne température. Pour le repas, Seyni a remis les petits plats dans les grands : pommes de terre sautées et zébus (sans os).
Alors que nous finissions le repas, le village s'est regroupé autour de nos tapis. Ils nous attendent patiemment pour faire la fête. Nous les rejoignons dans le village. Autour de deux gamelles retournées en guise de percussion, des jeunes filles commencent timidement à danser au milieu du cercle formé par les villageois et les toubabs. Il faut que l'on aille danser à notre tour (faire le fou pour la part de Christophe ; la danse n'étant pas son programme de divertissement usuel). Ils osent alors d'autres danses, en particulier, une danse avec un pilon à mil : le pilon est tenu par une main, une jambe passe par dessus alors que le pilon passe dans l'autre main, c'est au tour de la seconde jambe de passer par dessus et ainsi de suite, tout ça au rythme des percussions de plus en plus rapides ! Lors d'une danse, Danièle nous révèle sa face cachée : c'est une grande danseuse africaine, sans rire ! Après ses prestations, elle épate toutes les villageoises (et c'est un compliment de notre part) !
Malheureusement, alors que la nuit n'est pas trop avancée, des toubabs du groupe chantent : "ce n'est qu'un au revoir !". Ils ont une longue route de 50 km à faire le lendemain pour rejoindre l'hôtel et la piscine. C'est bizarre, nous croyons que nous sommes tous dans le même camion et que nous pouvons continuer à faire la fête avec le village ?
Rencontre avec des villageois peuhls