Guépard
Mercredi 18 septembre : (suite & fin)
Deuxième approche : du groupe d'arbres à une seconde termitière juste à côté des jambonneaux. Et là, les gros chats s'installent tranquillement et confortablement, ne dérangeant absolument pas les phacochères qui continuent à gratter la terre. Après trois heures d'attente, il faut se résigner et renoncer à les voir chasser.
Après un arrêt auprès d'un point d'eau pour se dégourdir les jambes et faire quelques photos d'oiseaux, nous rentrons au camp pour manger (omelette aux œufs d'autruche), faire le sieste et boire un coca au village (où Didier montre sur sa caméra, les photos du parc aux villageois, ce qui nous permet de discuter avec eux) avant le safari de 16 heures : hippo, éléphants... Mais nous ne trouvons ni léopard, ni lycaon (wild dog). Pour le coucher de soleil, nous nous arrêtons au bord d'un marais qui reflète le soleil couchant : magnifique ! Duane n'est pas avec nous mais Trast fait très attention : aucun pneu crevé cette fois.
Les restes du repas du soir sont jetés au feu et celui-ci est entretenu un certain temps pour faire disparaître toutes les odeurs. Mais à 1 heure du matin, les hyènes viennent quand même chercher nos restes dans le feu. Sauf, qu'il y a aussi un lion ! Le lion défend donc son territoire : il attrape une des trois hyènes par le collier et lui casse, net, la colonne vertébrale.
Duane, perché au dessus de son 4x4, à 2 m du champ de bataille, entend clairement le bruit des vertèbres se faire broyer par le lion. Il s'agit d'un vieux mâle de belle taille. Duane nous a raconté qu'il ressentait le sol bougeait lors des déplacements du lion. Ensuite, le lion clame haut et fort sa victoire dans de terribles rugissements. Un autre lion lui répond de l'autre côté de la rivière. Et tout ça s'est passé à 10 m de notre tente ! Christophe aurait bien aimé allumé le dictaphone pour enregistrer ces conversations félines, mais il y a une petite lampe rouge sur le dictaphone et celle-ci pourrait suffire pour montrer au lion, la texture fine de la toile de tente. Surtout qu'après la bataille, le lion, essoufflé, vient reprendre son souffle juste 3 mètres derrière notre tente (nous distinguons nettement son souffle de l'autre côté de la toile ). Et bien sûr, ça, c'était avant la fuite des deux autres hyènes qui sont passées à côté de nos tentes et sont restées quelques temps derrière pour ricaner.
Jeudi 19 septembre :
Quand Christophe se lève à 6 heures du matin, Anne-Marie ne pas compris pourquoi il revient au plus vite chercher l'appareil photo. Le cadavre de la hyène est à 10 m de nos tentes, juste au pied d'une des remorques des 4x4. Pendant la nuit, nous n'avons eu le droit qu'à la bande sonore mais Duane nous raconte les images : il a tout vu du haut de son 4x4 et n'en menait vraiment pas large. En un bond, le lion aurait pu venir le rejoindre sur son perchoir. Duane a quand même été surpris que personne n'ait appelé durant la bataille (il priait pour que personne ne l'appelle, car il n'avait pas envie de répondre et de dévoiler sa cachette au lion). En fait, la plupart des personnes n'ont pas réalisé qu'il s'agissait d'un lion : les rugissements de lion ne se limitant pas au son de celui de la MGM, la plupart des participants ont pensé qu'il s'agissait d'un hippopotame ! Duane pense à ajouter une nouvelle consigne de sécurité : s'il ne répond pas, c'est qu'il ne peut pas le faire !
Sur le cadavre de la hyène, nous distinguons nettement un gros trou dans une patte arrière : trou fait par une canine du lion ! Ce qui est le plus impressionnant encore, est l'encolure de la hyène : les poils sont tous collés par la salive du lion, ce qui donne une idée de la taille de la mâchoire du lion : une vingtaine de centimètres !