Charrette près des chutes de la Lily
Vendredi 3 août : (suite & fin)
L'erreur à ne pas faire : nous avons acheté de superbes produits artisanaux pour 3 francs 6 sous mais nous dépensons une fortune en cartes postales (assez, euh, beauf !) et en timbres. L'employé de la poste d'Ankazobe n'en revient pas (il a du décuplé son chiffre d'affaire des dix dernières années). Ce qui est choquant dans cette histoire, ce n'est pas le prix élevé des cartes postales mais surtout le fait que toute cette fortune ne profite pas directement aux habitants. Alors, n'achetez par de cartes postales idiotes quand vous irez à Madagascar mais acheter pleins de souvenirs artisanaux que vous offrirez (le seul problème sera de résoudre le casse-tête suivant : "comment tout rentrer dans le coffre à bagage de l'avion ?"). Au moins, vous donnerez directement de l'argent à ceux qui en ont le plus besoin (même si l'état Malgache en a besoin mais la redistribution de l'argent publique nous semblait bien peu équitable ).
Ce soir, pour la première fois, nous ne festoyons pas derrière un banquet mais on nous sert un simple steak (de zébu) - frites avec une tranche d'ananas en dessert et cela nous va très bien !
Samedi 4 août :
Au programme : route vers Ampijoroa, la réserve de lémuriens que nous devions atteindre en début d'après-midi. Mais voilà, si les routes ne sont pas en trop mauvais état dans les Hautes Terres, les ponts ont la particularité de n'avoir qu'une seule et unique voie ! Et ces routes sont aussi l'unique moyen de passage pour traverser le pays. Donc, tout se transporte en camion et quand deux camions se croisent sur un pont à une voie, ça donne un accident. Pour pimenter l'affaire, cela se passe à plus de deux heures de route du dernier village, donc il faut plusieurs heures aux secours pour arriver et dégager la route (de plus, la citerne d'un des semi-remorques a arraché son sabot avant de continuer sa course dans la cabine du tracteur, rendant son extraction du pont difficile).
Le point positif de cette affaire est que nous avons débattu de ce fait divers avec de nombreuses personnes (à priori, cela arrive très souvent et les camions roulent beaucoup trop vite). Le temps que ça se dégage, nous faisons des parties endiablées de "fanorona" avec Bolly (qui gagne toujours). Le but du jeu est de prendre les pions de son adversaire mais revers de la médaille, le joueur qui a le moins de pions a le plus de facilités de mouvements et peut, à son tour, prendre plus facilement de pions à son adversaire. Un jeu très stratégique (l'attaque n'est pas une bonne tactique) !
Le point négatif : nous arrivons de nuit sur la réserve et nous devrons faire les trois randonnées prévues dans la réserve en une seule journée ! Aucun problème logistique puisque Bolly est là pour tout assurer (et en premier lieu, la préparation du repas du soir). Nous avons quand même pris le temps de faire une halte rapide sur les chutes de la Betsiboka que nous avons contemplées depuis un pont métallique.
Dimanche 5 août :
Au programme : la journée marathon aux lémuriens. Ne pouvant tenir, Christophe est en dehors de la tente à peine le soleil levé pour observer les propithèques qui passent d'arbres en arbres au-dessus de nos têtes. Après le petit déjeuner (composé de petits pains à base de riz), nous avons pu voir 4 des 8 espèces de lémuriens vivant à Madagascar lors d'une première randonnée (5 heures de marches) qui nous a amené jusqu'au canyon d'Ankarafantsika.