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Article n° 86, publié le 23-Mai-2015, par Christophe.
Catégorie(s) : conseils aux voyageurs, science & culture.

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«Le conseil du vieux randonneur expérimenté : toujours prendre son téléphone portable pour appeler du secours en montagne !» Sincèrement, je pense que cette personne n'a jamais, mais alors, jamais fait la moindre randonnée ! Je suis d'accord sur le fait qu'un téléphone portable pourrait être utile pour appeler des secours, mais faudrait-il encore qu'il y ait du réseau partout ! Et oui, le réseau GSM, basé sur des antennes-relais terrestres, ne couvre pas l'ensemble du territoire français, et encore moins la planète. Certes, je m'en prends à ce pauvre commentateur d'article de journaux en ligne qui ramenait sa fraise avariée suite au dernier accident en montagne, mais même les journalistes sont parfois aussi incultes que ce lecteur : qu'un Boeing disparaisse au milieu de l'océan Indien et ils se demandent tous pourquoi certains téléphones portables des passagers disparus peuvent encore «répondre» alors que leurs propriétaires ne tentent même pas d'appeler des secours avec ces mêmes téléphones ! Et bien sûr, l'ombre de Mulder et Scully plane toujours sur de telles analyses des faits...

Reprenons donc la base : le système de téléphonie mobile GSM est basé sur des antenne-relais terrestres, d'une portée (chacune) d'une dizaine à une trentaine de kilomètres en pleine campagne (au-delà, le signal ne passe plus et il est alors impossible de téléphoner). En ville, la portée de ces antennes ne dépasse pas 500 m et en montagne, c'est encore pire. L'objectif des opérateurs en téléphone mobile GSM est de couvrir la plus grande partie de la population d'un pays donné, pas forcément tout le territoire du pays en question. Il y a donc de nombreuses zones non couvertes sur la surface terrestre, en l'occurrence dans les endroits où la densité de population est quasiment nulle, comme les tunnels (tout le monde connaît ce truc pour se défaire d'un interlocuteur envahissant), ou au milieu des mers et des océans (que les avions survolent), ou les îles désertes (Robinson Crusoë n'a pas pu appeler de secours avec son téléphone mobile, vous voyez bien que ça ne passe pas ;-)) ou encore, en montagne (lieux qui offrent beaucoup d'intérêts pour les randonnées).

Cela signifie donc que quand vous survolez en avion l'océan Indien, vous ne pouvez pas téléphoner avec votre téléphone mobile GSM, sauf si l'avion est équipé lui-même d'une antenne-relais GSM, de faible puissance, pour router ensuite la communication vers un système satellitaire de communication (à condition que la quantité de nuages orageux au-dessus de l'avion ne bloque pas les ondes hertziennes vers le satellite, mais ça, c'est une autre histoire). De même, si vous êtes en moyenne montagne (c'est-à-dire dans des vallées profondes et reculées), même en France, à plus de 2 ou 3 kilomètres du village le plus proche (ou d'une station de ski), la chance de capter une antenne-relais est quasiment nulle. Vous ne pourrez donc pas appeler de secours avec votre téléphone mobile (puisque l'intérêt d'une randonnée en montagne, me semble-t-il, n'est pas de traverser les villages ou de marcher au milieu des affreuses tranchées taillées dans la forêt pour servir de pistes de ski l'hiver) ! A la rigueur, comme vous ne partez jamais seul randonner en montagne, la personne non accidentée pourra repartir vers le village le plus proche et son téléphone lui permettra d'appeler des secours au plus vite sans avoir besoin nécessairement d'être arriver au centre du village. Mais ne vous lancez jamais dans une randonnée difficile en montagne, en pensant que s'il y a un problème, votre téléphone portable pourra vous permettre d'appeler les secours (ou alors, faites-le avant de vous reproduire, histoire que Darwin puisse améliorer l'espèce).

Second point : dans «téléphonie mobile», il y a «mobile» ! Son usager est donc censé pouvoir se déplacer et potentiellement sortir d'une zone couverte par une première antenne pour passer dans une zone couverte par une autre antenne. Comme la quantité d'information ne peut pas systématiquement être envoyé à toutes les antennes relais de France et de Navarre, le système doit donc sélectionner vers quelles antennes vont être envoyées les données (vocales ou numériques) que l'utilisateur va recevoir sur son téléphone, et faire varier ce «routage» d'information en temps réel (c'est-à-dire dans un délai imparti de quelques millisecondes). Si on revenait aux temps premiers du téléphone, avec les opératrices des standards téléphoniques qui branchaient (et débranchaient) des fils pour mettre en correspondances deux usagers du téléphone, il faudrait imaginer aujourd'hui des opératrices dans plusieurs standards, qui devraient communiquer entre elles pour savoir quand débrancher un fil dans un standard et le rebrancher aussitôt dans un autre standard pour que la communication suive l'usager dans son déplacement. Et tout ça, en moins de quelques millisecondes pour que l'usager ne se rende compte de rien ! Bien sûr, ce ne sont pas des opératrices dans des standards manuels qui gèrent la téléphonie GSM, mais un système informatique très complexe (finalement, envoyer des astronautes sur la Lune, c'était de la gnognote à côté du système GSM). De plus, l'Homme est faillible (sans blague), il commet donc des erreurs dans ce qu'il conçoit et en l'occurrence, se retrouver avec quelques bugs dans le système informatique GSM est tout à faire envisageable ! Inutile donc d'évoquer les petits hommes verts pour expliquer des incohérences du système, la solution la plus simple est toujours la meilleure...

Aujourd'hui, la téléphonie mobile m'énerve au plus au point : chacun imagine que l'on peut-être joignable à tout instant et à tout moment, ce qui est loin d'être le cas. Trop de personnes sont incapables de penser qu'il est inutile d'envoyer un texto (SMS) ou de laisser un message sur le répondeur, en pensant que leur interlocuteur le recevra dans les minutes qui suivent. Il n'y a pas d'accusé de réception du message envoyé (numérique ou vocal), rien ne garantit donc que l'interlocuteur en question prendra rapidement connaissance de ce message (il peut être en train de randonner dans le cirque de Troumouse, par exemple, où on ne capte pas de réseau) ! Malheureusement, l'Humanité est en train de devenir esclave du téléphone mobile et cela est extrêmement dangereux, surtout quand des connards écrivent des textos en zigzagant à 130 km/h sur l'autoroute (et il y en a de plus en plus, de connards, incapables de tenir leur voie de circulation parce qu'ils sont concentrés sur leur écran de smartphone, au lieu de regarder devant leur capot) ! Heureusement, je suis un homme libre, je ne suis pas un numéro d'abonné au téléphone mobile !

PS : Elle est où la grosse boule blanche qui sort du fond de la mer ?

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