Clic, clac, clic, clac, clic, clac, clic, clac, clic, clac !

Article n° 8, publié le 19-Novembre-2011, par Christophe.
Catégorie(s) : science & culture.

BD Photographie numérique 1

BD Photographie numérique 2

BD Photographie numérique 3

Ah, l'appareil photo numérique, merveilleux engin où l'on voit tout de suite la photo que l'on vient de prendre. Mais cela devient aussi une lame à double tranchant, on multiplie les photos à l'infini... Nous ne sommes bien sûr pas exempts de ce problème : pour un carnet de voyage de 200 photos, nous avons souvent fait plus de 1.000 photos. Souvent, nous essayons plusieurs cadrages, plusieurs focales (le «zoom») et en cas de lumière difficile (lorsque le ciel est tout gris), plusieurs réglages d'ouverture/vitesse (ça s'appelle faire du bracketing). Bien évidemment, des professionnels ne retiendraient pas certaines de nos photos que nous avons parfois retenues pour nos diaporamas, mais voici les critères de tri que nous appliquons (bien sûr, tout ça est censé être maîtrisé lors de la prise de vue) :

1- Supprimer les photos sous-exposées ou surexposées, c'est-à-dire où le sujet ou une grande partie de la photo est trop sombre ou trop claire. Nous faisons particulièrement attention d'éviter les ciels uniformément blancs.

Exemples de sous-exposition ou sur-exposition

2- Supprimer les photos floues : ça nous arrive de tenter le diable, de descendre trop bas en vitesse et la magie du stabilisateur n'agit pas toujours. Et même si le stabilisateur a pleinement fonctionné, cela n'empêche pas le flou dû au mouvement du sujet : allez donc demander à un poisson ange royal ou un guépard de prendre la pose. Notez parfois que le flou de bougé est voulu, comme celui de l'eau descendant une cascade. Il n'y a pas que le flou de bougé, il y a aussi le flou dû à une mauvaise mise au point.

3- Supprimer les photos mal cadrées : si le sujet de la photo ne représente que quelques pixels noyés dans la photo, ou si le sujet se retrouve, par exemple, avec des pieds, pattes ou nageoires coupés. Notez que pour un portrait, c'est normal de supprimer le reste du corps, sinon, ça ne serait plus un portrait. Dans la majorité des cas, le sujet de la photo ne doit pas être au centre de l'image, mais situé dans un des tiers de l'image : il suffit de diviser la photo en trois bandes horizontales ou verticales, le sujet doit se retrouver à cheval sur deux bandes, laissant une bande «libre». Pour un homme ou un animal, il faut éviter que son regard se «heurte» contre le bord de l'image, il faut donc qu'il regarde vers les tiers «libres» de l'image. Pour un portrait, il suffit de faire comme Léonard de Vinci, le regard de Mona Lisa se retrouve sur la ligne de tiers supérieur, sa tête est dans le tiers droit, euh, ah non ? Désolé ! Et éviter qu'en arrière-plan, on se retrouve avec quelque chose d'«inesthétique», par exemple : une voiture moderne ou un engin de chantier à côté d'un monument historique (sauf si la voiture est le sujet de la photo), un chien en train de chier, un inconnu avec le maillot bariolé de son équipe de foot préférée, etc...

Règle des tiers

Exemples de cadrages

4- Autre point important : l'heure de la prise de vue. Bin pourquoi ? Bien sûr, on ne supprime pas automatiquement toutes les photos si elles sont prises entre midi et quatorze heures, mais il faut savoir que la lumière du soleil levant ou celle du soleil couchant est la meilleure pour faire une belle photo. Au contraire, quand le soleil est proche de son zénith, sa lumière écrase tout et la qualité des photos s'en ressent.

Position du soleil

5- Et dernier point concernant le soleil et sa lumière : le contre-jour ! A moins de savoir parfaitement gérer ce cas de figure, le plus simple est bien sûr de l'éviter lors de la prise de vue : il faut mettre le soleil derrière soi, ou un peu à sa droite ou à sa gauche, mais pas devant soi.

Exemple de contre-jour et de flou de bougé

Nous repêchons parfois quelques photos : par exemple, nous sommes arrivés à photographier un poisson extraordinaire, parfaitement net, mais il est cadré en plein milieu de l'image et nous n'avons aucune photo mieux. Nous la sélectionnons quand même, en faisant quelques recadrages numériques. Eh, oui, c'est bien là le bénéfice du numérique, la retouche sur ordinateur ! Par contre, nous avons entendu assez fréquemment des photographes amateurs dirent qu'ils étaient capables de «rattraper» n'importe quelle photo : vantardise ! Puisque l'on parle de numérique, donc d'informatique, on manipule de l'information, et dans le cas de la photographie, ce sont des pixels, c'est-à-dire des points de couleurs composant l'image. Si l'information est absente, on ne peut pas la recréer ! Ca ne sert donc strictement à rien :

1- d'agrandir une zone de quelques dizaines de pixels pour en faire une impression papier 20 x 30 cm.

2- de modifier la luminosité ou le contraste sur uune photo comportant une zone complètement surexposée ou sous-exposée. Comme dirait un chanteur suisse, «noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir», aucune retouche ne pourrait transformer un fond de vallée tout noir, en clairière toute verte ! Si c'est surexposé, le pixel tout blanc pourra être transformé en nuance de gris mais il sera impossible de retrouver du vert ou du bleu (ou alors, c'est qu'on se prend pour Méliès et que l'on repeint les pixels ; ça peut donner un style cela dit). Idem pour une sous-exposition et un pixel tout noir.

3- de passer des filtres de renforcement de netteté sur une photo totalement floue ! Prenez alors une feuille de papier dessin et refaites le portrait de votre belle-mère à la gouache, vous pourrez en plus enlever quelques rides.

Le mieux est, de toute façon, de faire attention lors de la prise de vue. L'APN a beau avoir des perfectionnements parfois incroyables, c'est quand même le photographe qui appuie sur le déclencheur. Et s'il veut obtenir une photo réussie, il est censé faire attention. Il faut donc comprendre les paramètres affichés par l'appareil et jouer sur ceux-ci (en quittant le mode tout automatique). Je ne tiens absolument pas à rentrer dans les détails, mais voici une présentation rapide :

1- La distance focale, en millimètres (mm). Pour faire dans le raccourci, c'est le zoom. Le souci avec les compacts, c'est que les constructeurs préfère mettre une barre indiquant si on zoome ou pas, ce qui n'est pas d'un grand intérêt car on le sait bien en regardant sur l'écran ou dans le viseur. Mais c'est quand même important de savoir où l'on se situe en distance focale (grosso modo).

2- La vitesse de prise de vue, exprimée en seconde pour les vitesses basses puis en 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250, etc... (un quinzième de seconde, un trentième de seconde, un soixantième de seconde, etc...) pour les vitesses plus rapides. Cela indique le temps pendant lequel le capteur de l'appareil va être exposé à la lumière. Plus la vitesse est basse, plus on risque le flou de bougé (du boîtier ou du sujet). Sans pied, il faut tenir compte de la distance focale utilisée. Avec 20 mm de distance focale (grand angle), il faut au moins 1/(20 x 3) de vitesse (grosso modo), c'est-à-dire 1 / 60 : je multiplie par 3 la distance focale pour avoir la vitesse minimale de prise de vue. Pour une distance focale de 200 mm (ce qui commence à être un bon agrandissement), il faudrait au moins une vitesse d'1/600. Et comme cette vitesse n'existe pas sur les appareils photo, je recherche une vitesse d'1/1000 de seconde. Certains appareils ont des stabilisateurs, ça permet de descendre un peu en vitesse, mais il est quand même inutile de tenter une photo au 200 mm avec une vitesse d'un quinzième de seconde (1/15). Pour augmenter la vitesse de prise de vue, on peut donc jouer sur les paramètres suivants : sensibilité et ouverture.

3- La sensibilité en ISO : 100, 200, 400, 800, etc... Sur un appareil numérique, cela indique un niveau d'amplification du signal électrique provenant du capteur, comme l'amplificateur d'une chaîne HiFi. On peut donc augmenter le niveau d'amplification pour obtenir une vitesse de prise de vue plus grande. Mais plus on amplifie, plus on risque de dégrader le signal, ce qui veut dire pour un APN, plus on dégrade la qualité de l'image. Après, c'est à vous de voir si la photo de la belle-mère peut subir quelques dégradations. Vous avez un APN, faites des essais et regardez le résultat en grand sur un ordinateur pour savoir jusqu'à quel niveau vous acceptez de dégrader l'image.

4- L'ouverture, de 22 à 5,6 voire 2,8 : indique la grandeur du trou qui fait rentrer la lumière dans l'appareil. Et pour tromper tout le monde, plus le chiffre est petit, plus le trou est grand (et à l'inverse, plus le chiffre est grand, plus le trou est petit). Quand on choisit une vitesse (en mode priorité vitesse) et une sensibilité, l'APN choisit l'ouverture qui va (souvent) bien pour faire la photo. L'inverse est vraie : on choisit une ouverture (en mode priorité ouverture), une sensibilité et on obtient une vitesse. Mais il faut savoir que l'ouverture influe sur la profondeur de champ, c'est-à-dire sur la zone dans l'espace devant l'objectif qui sera nette sur la photo. Plus le chiffre de l'ouverture est petit (genre 5,6 ou 2,8), moins on a de profondeur de champ. Par exemple, si vous prenez le portrait de votre belle-mère avec une distance focale de 200 mm et une ouverture de 5,6, vous risquez de n'avoir de net que la verrue sur son nez, mais le reste du visage, les yeux, les oreilles seront flous ! Pour avoir la figure nette, il va falloir aller vers une ouverture de 22. Il faut se souvenir que l'on peut jouer avec la profondeur de champ (donc en jouant sur l'ouverture), ça peut-être tout à fait intéressant d'avoir un arrière-plan tout flou, pour détacher le sujet qui sera lui net !

5- Le flash : ils ont tous un nombre guide, c'est-à-dire la distance maximale qu'ils peuvent éclairer ! Inutile de prendre le «Grand Canyon» au flash après la tombée du jour. Le flash devrait systématiquement être mis sur OFF dès que vous ne faites pas de photos de famille : les APN ne savent pas (encore) faire la différence entre le «Grand Canyon» et votre belle-mère, ils déclencheront donc le flash dès qu'il n'y pas assez de lumière, même s'il ne s'agit pas de votre belle-mère.

Pour en finir avec le sujet principal de cet article, il reste encore à faire un peu de tri de vos photos avant de les mettre sur internet : pensez à qui est destiné la photo ? A votre famille, vos parents, vos grands-parents, vos amis proches : publiez-les dans une section que vous ne partagerez qu'avec eux ! Nous, c'est-à-dire internaute X ou Y, nous n'avons pas besoin de voir votre dernière beuverie ou votre petit dernier, même sur fond de «Grand Canyon». Mais le «Grand Canyon», peut-être que oui, pour savoir où trouver un beau point de vue. S'il s'agit de la photo de votre copine de 24 ans, entièrement dévêtue, oui, là ça peut certainement intéresser 50 % des internautes. Et posez-vous donc la question : à quoi sert la photo que vous aller publier sur internet et donc visible par une certaine proportion d'inconnus ? Si c'est pour prouver que vous y étiez bien en vous montrant devant le «Grand Canyon», on s'en fout quand même un peu : l'important est que vous y êtes allez, pas d'en ramener la preuve. Nous, ce que l'on veut savoir, c'est ce que vous avez vu, ce que vous avez ressenti, si vous avez aimé l'endroit, pour nous donnez l'envie d'y aller, ou pas.

Exemple intéressant

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