Histoire de France et d'Europe...

Article n° 57, publié le 1er-Avril-2014, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

Dessin Bacchus Venus Merlin

Aujourd'hui, j'entends beaucoup de politiciens populistes réclamer la sortie de l'Europe, de la monnaie commune, de l'espace Schengen et j'avoue que cela m'irrite beaucoup. Aujourd'hui, je peux aller de Toulouse à l'Estartit en Catalogne en seulement 3 heures, sans avoir à me préoccuper du change d'argent, alors qu'il y a une dizaine d'années, il fallait faire des dizaines de minutes de bouchon ou de fort ralentissement aux abords du poste frontière du perthus et en plus, il fallait gérer les pesetas... Bref, c'était le bordel et des politiciens voudraient remettre à l'ordre du jour ce bordel (tout en sachant qu'ils ne le feront jamais car ce ne sont que des promesses qui je le rappelle n'engagent que ceux qui y croient, règle de base de la politique depuis que la démocratie existe - les politiciens de la Grèce antique devaient certainement faire pareil...).

Reprenons donc l'histoire de France (en ne gardant que les grandes lignes et en se basant principalement sur l'architecture) et remontons jusqu'au Celtes, premier peuple ayant occupé de manière marquante l'Europe de l'ouest (France, Pays de Galles, Ecosse, Irlande, mais aussi jusqu'en Galice en Espagne). On retrouve en Europe de nombreux vestiges laissés par les Celtes, ainsi que de nombreuses légendes celtiques, base de leur culture qui est arrivée jusqu'à nous. Sont alors arrivés les Romains qui ont colonisés, la (ou les) Gaule(s). Quelques heurts au début (Alesia, c'est où ça ? Ca n'existe pas Alesia !) mais une fois la «pax romana» installée au sein de l'empire romain, il y a quand même eu plus de trois siècles de prospérité en France (ce qui ne s'est jamais revu depuis) ! Prospérité dont la France garde de nombreux souvenirs : amphithéâtres, aqueducs, thermes... Même avec le travail des esclaves, il fallait énormément d'argent pour construire de tels monuments, donc une population prospère et en paix (difficile de construire un aqueduc comme le pont du Gard si la main d'œuvre était occupée à guerroyer ; de plus, dans un pays en guerre, des fortifications sont construites, pas des thermes ou des théâtres qui servent aux loisirs). Les vestiges gallo-romains sont légions (romaines ;-)) en France mais aussi dans une grande partie de l'Europe. Et oui, ce sont les Romains qui ont construit l'Europe, les premiers noms des pays d'Europe correspondent aux colonies romaines. : la (grande) Bretagne («Britannia»), l'Hispanie, la Germanie, la Roumanie (Daccia n'est pas qu'une voiture «low cost»)... C'est donc surtout aux Romains que nous devons une grande part de notre culture en France mais aussi dans une grande partie de l'Europe. Français, espagnol, italien, roumain, autant de langues latines et la langue est vraiment l'élément le plus déterminant d'une culture !

A la fin du IIIe siècle, l'Empire romain se sépare en deux (par choix de l'empereur Dioclétien) : d'un côté, l'empire romain d'Orient (ou Byzantin) qui a subsisté ensuite pendant presque 1.000 ans (la chute brutale de l'empire romain due à sa décadence est juste une déformation chrétienne de l'histoire : les Romains ont été puni de leur oisiveté, alors labourez dur pour votre seigneur, vils serfs, pour votre salut après votre mort !) et de l'autre, l'empire d'Occident dont les historiens jugent sa fin en 476... Qu'est-ce qu'il s'est passé à cette époque ? Les Francs, des barbares venus de Germanie, de l'extérieur des frontières de l'Empire romain, ont envahi la France. En plus, Clovis, premier roi des Francs, s'est fait baptiser par des prêtres chrétiens (avec une huile divine qui apparaitrait miraculeusement pour le sacre des rois de France, jusqu'au gros Louis qui a perdu la tête à la révolution française). Cette religion avait déjà commençé à sévir à Rome mais les premiers prêtres chrétiens étaient prêts à n'importe quelle alliance pour étendre l'emprise de leur religion, même avec le premier barbare venu. Les Gallo-romains qui vivaient dans la paix et prospérité jusque là, n'ont pas spécialement appréciés l'arrivée des Francs, pour preuve, les légendes celtes : les fées, les magiciens et donc Merlin l'enchanteur ! Ce qui nous mène au roi Arthur (même si Merlin n'apparaît dans les légendes arthuriennes que très tardivement) : d'après une des légendes arthuriennes (ou peut-être même une hypothèse historique), cet Arthur aurait été un Romain installé en Grande Bretagne, devenu chef de guerre sur le continent pour combattre l'invasion des Francs ! Dans d'autres légendes, il s'est battu contre les Saxons ou contre les Romains mais les dates ne coïncideraient pas avec celle présumée de la naissance d'Arthur, ce qui est la cas pour l'invasion des Francs. Autant dire aussi que l'arrivée de ces barbares Francs a stoppé net le développement de la France : à part quelques sarcophages mérovingiens, il n'y a que très peu de vestiges de cette époque obscure.

Après, qu'est-ce qui s'est passé au moyen-âge ? On a construit des églises, des cathédrales romanes puis des cathédrales gothiques, des châteaux forts, de plus en plus forts, ou encore des villes fortifiées (comme Carcassonne, bien que d'origine Romaine). Mais aqueduc, théâtre, therme ? Que neni ! Le pays est, plus ou moins, en guerre continuelle (comme la guerre de cent ans) et de nombreuses troupes de mercenaires pillent régulièrement les campagnes françaises. L'effort de construction se portent vers des ouvrages militaires (châteaux, fortifications) ou religieux (églises et cathédrales) pour rassurer le peuple français terrifié. Dans la plupart des villes ou villages que l'on qualifie aujourd'hui de médiévaux, les habitations ne datent au mieux que du XVIIIème siècle parce qu'au moyen-âge, la plupart des habitations étaient en bois, qui a pourri depuis, car les pierres étaient d'abord utilisées pour les églises ou les châteaux (mais après la révolution française, ces châteaux ont servi de carrières de pierres pour bâtir les demeures bourgeoises que l'on peut aujourd'hui contempler dans les villes ou villages médiévaux). Si on parle de la pucelle d'Orléans qui voulait bouter l'Anglais hors de France (une obsession française de vouloir bouter l'étranger hors des frontières), si vous pensez avoir visité en Lorraine la maison natale de cette paysanne (si toutefois, c'était bien une paysanne), c'est que vous vous êtes fait berner : une paysanne de l'époque n'habitait certainement pas dans une maison en pierre. Certes, au moyen-âge, les Français ont fait de sacrés progrès dans les domaines militaires et religieux, comme avec la sainte inquisition : quiconque osait formuler une avancée scientifique qui contredisait la bible (mais surtout la noblesse et le clergé) finissait au bucher après des supplices très ingénieux comme la «croix de Saint André» ou la très raffinée «vierge de fer» (le supplicié était enfermé dans un caisson de fer équipé de portes où étaient fixées des pointes qui transperçaient partiellement le corps du supplicié ; ah, charmant détail de la culture chrétienne de la France, voire européenne car la «vierge de fer» se retrouve aussi sous le nom de «vierge de Nuremberg»).

Heureusement, sont arrivés à la Renaissance les premiers voyageurs qui ont enfin fait avancer, à nouveau, l'Ancien Monde mais les guerres ont continué de plus belles grâce à la poudre à canon ramenée de Chine ! Guerre de religions, cette fois : catholiques contre protestants (ah, le massacre de la Saint Barthélemy, quel beau moment de la culture catholique française) ! Ensuite ? Des châteaux, certes de plus en plus resplendissants, ont été édifiés pour le plaisir de la noblesse, Jean-Baptiste, un auteur de théâtre est devenu célèbre, quelques canaux de navigation ont été construits (comme le canal du midi), quelques ports se sont développés pour accueillir le fleurissant commerce triangulaire vers le Nouveau Monde (comme la Rochelle), d'autres écrivains français sont passés à la pospérité... On aurait presque pu croire qu'on revenait à une période de prospérité (sur le dos des colonies et des esclaves arrachés d'Afrique) mais l'architecte le plus célèbre de l'époque, c'est Vauban qui a construit de nombreuses citadelles et fortifications, la paix n'était pas vraiment là !

Les excès de la noblesse, soutenue par une grande partie du clergé, ont alors mené la France vers la révolution. Les nobles ont perdus leurs têtes et les curés se sont retrouvés cloués sur les portes de leurs églises. Il faut dire qu'ils l'avaient bien cherché : «Paysan, donnes à ton seigneur (lequel, le roi ou l'être divin imaginaire ? Ah, oui, en confondant les deux, il n'y a plus de question à se poser) toute ta récolte pour assurer ton passage au paradis !». Les royautés voisines à la France sont alors venues défendre la noblesse française, ce qui a donné lieu à de nombreuses guerres qui ont permis à un certain Napoléon de s'illustrer sur les champs de bataille et qui a pris goût à l'odeur de la poudre. Il met donc l'Europe à feu et à sang pour se faire sacrer empereur.

On arrive alors à 1870 (très rapidement, d'accord, mais l'important c'est de montrer à quelle vitesse les guerres s'enchainaient), les Français perdent l'Alsace et la Lorraine face aux Prussiens. 1914, un duc se fait assassiné à Sarajevo, la France espère récupérer ces territoires aux Allemands, la première guerre mondiale éclate ! L'Allemagne signe l'armistice en 1918. Mais le capitalisme fait des siennes avec le crack boursier de 1929. La pauvreté explose pendant la grande dépression et accompagne la montée nationalisme en Europe. 1939, la seconde guerre mondiale où les pires atrocités sont commises, éclate dans toute l'Europe !

Heureusement à la sortie de la guerre, une idée géniale apparaît : la CEE, le marché commun européen. D'accord, il y a des déviations inadmissibles comme des heures de délibération au sein de la commission européenne pour décider du calibre de la courgette mais pour éviter de telles ânerie, les Français n'ont qu'une chose à faire : voter (même si ce n'est qu'un vote parmis des millions) lors des élections européennes, et si cela est possible avec leur cervelle, pour un député européen qui défendra leurs intérêts (à noter que pour un député ayant déjà excercé un mandat européen : on trouve facilement sur internet son taux de présentéisme au parlement européen et le bilan de ses votes !). Mais tant que les Français prendront le vote européen comme un défouloir pour élire des députés contestataires qui ne se rendront que rarement au parlement européen, même pour voter contre des lois qui pénaliseraient leurs électeurs, sous prétexte que l'Europe, c'est de la merde, j'ai la sensation qu'on va y rester longtemps dans la merde !

Oui, je ne me sens pas vraiment Français mais Européen. Ca fait 65 ans qu'on n'a pas eu de guerre sur le territoire français grâce à l'Europe ! On est encore loin des 3 siècles de la «Pax Romana» mais j'espère bien que ça va continuer et ce, dans toute l'Europe, avec l'Angleterre, l'Espagne, la Grèce, la Croatie, la Roumanie, etc... Mais pourquoi pas aussi tout le pourtour méditerranéen, les Romains l'avaient bien fait ? La paix et la prospérité, voilà bien à ce que l'on devrait tous aspirer, non ? Quand les peuples ont été divisés, ça n'a donné lieu qu'à des guerres. Ce n'est qu'unifiés que les peuples sont arrivés à établir la paix, alors pourquoi vouloir remettre en cause l'Europe ? L'Homme n'est pas parfait et ce qu'il a créé ne l'ai pas mais l'Homme sait normalement réfléchir (normalement) pour améliorer ce qu'il a créé ? Enfin, je dis ça mais c'est comme si je pissais dans un violon...

PS : Au fait, pour les adorateurs des postes frontières, je leur propose de réfléchir à ce qu'est un poste frontière, hormis le moyen de perdre inutilement du temps. Oui, ceux qui ne fraudent pas y perdent du temps alors que les contrebandiers de tous poils savent où passer pour éviter cette ligne Maginot ! Tous les frontaliers savent quelle route prendre pour éviter les douaniers au poste frontière (route d'ailleurs souvent surnommée, le chemin des contrebandiers). Il est d'ailleurs bon de souligner que les postes frontières ont été supprimés entre les pays membres de l'espace Schengen mais pas les frontières des états européens et que la douane, volante, continue de faire des contrôles. Pour faire une autre analogie que beaucoup comprendront plus facilement : les postes frontières, c'est comme un radar fixe ! On passe 20 km/h en-dessous de la limite autorisée devant le radar mais on repasse en excès de vitesse aussitôt après... Ne faites pas les vierges effarouchées : une majorité de gens se plaignent des points perdus sur leur permis («Même en faisant attention, c'est aujourd'hui difficile de ne pas perdre de point !» : voilà ce que dit n'importe quel quidam ! Moi ? Je n'ai jamais perdu de point...) et les associations de consommateur introduisent même le coût des PV dans le budget automobile (comme si, c'était normal d'avoir un PV). Pour une fois qu'avec la disparition des postes frontières, on peut aller plus vite, pourquoi s'en plaindre ?

Post-PS : Ah, Bacchus et Vénus, heureusement que vous êtes là, la vie serait trop triste avec ces descendants de barbares qui ne croient qu'aux francs et aux postes frontières (et à un dieu unique ;-)). Bin, oui, on peut être athée et honorer Bacchus et Vénus, non ? D'accord, mon Merlin l'enchanteur ressemble un peu au Gandalf de Peter Jackson, ou alors, est-ce le Gandalf de Peter Jackson qui ressemble à Merlin ?

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