Y aller ou ne pas y aller, telle est la question ?

Article n° 34, publié le 19-Janvier-2013, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

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L'Egypte : un pays que nous rêvons de visiter, pour voir les pyramides, le Sphinx, Louxor... Sauf qu'en ce moment, c'est un peu agité dans la région et cette situation durera tant que le pouvoir restera dans les mains de celui qui se l'est accaparé de force. On a donc d'un côté, l'armée qui essaye de conserver le pouvoir plus ou moins récupéré des mains d'Hosni Moubarak et de l'autre côté, les «Frères Musulmans», des religieux qui voudraient prendre la totalité du pouvoir en s'appuyant sur la population pour tenter d'engager un processus plus ou moins démocratique. C'est bien compliqué tout ça, l'important est que la démocratie gagne à la fin mais en attendant, ce n'est pas la peine de risquer de prendre une balle perdue provenant d'un camp ou d'un autre en voulant tenter une voyage en Egypte... Comme nous ne tenons pas à voyager en groupe, nous repoussons donc à plus tard ce voyage en Egypte, le temps que tout ça se décante !

L'Egypte n'est pas le seul pays dans ce cas, car les religions, quelles qu'elles soient, sont l'un des principaux motifs de guerre dans le monde, alors que les causes de ces conflits sont généralement des problèmes de pouvoir et de richesses tenus dans les mains de quelques Hommes. Et dire que si on arrivait à bannir les religions, il y aurait moins de couillons pour aller se faire tuer au nom d'un dieu, donc moins de chair à canon pour suivre des hommes ivres de pouvoir et donc moins de guerres ! Mais ça, on peut toujours rêver... Pour en revenir aux voyages, nous évitons donc les pays en guerre mais aussi des pays en principe en paix (parfois très précaire) où une minorité plus ou moins importante de religieux de tous bords ont une main mise trop importante sur la population et le gouvernement du pays.

Par exemple, depuis plus de 10 ans, nous évitons de nous rendre dans un pays que pourtant des millions de touristes visitent chaque année : il s'agit des Etats-Unis d'Amérique ! Rassurez-vous, nous pensons que Barack Obama est quelqu'un de très bien, son élection en 2008 a été bénéfique au pays (et au reste du monde) et nous pensons aussi qu'une grande partie de la population du pays est très respectable. Mais comme nous avons déjà visité l'ouest des Etats-Unis et qu'il reste tant de chose à visiter dans le monde, nous ne jugeons pas utile d'y retourner sauf un jour, peut-être, pour la Nouvelle-Orléans et la Louisiane que nous rêvons de visiter. Mais là, il y a un gros hic car cette ville a énormément souffert de deux catastrophes majeures qui se sont abattues sur les USA depuis 1999 (date de notre dernier voyage aux Etats-Unis) : l'ouragan Katrina et l'élection du très croyant George W. Bush qui n'a rien fait pour les sinistrés de l'ouragan, ce qui a fait fortement monté le taux de criminalité dans la région de la Nouvelle-Orléans. Et quand on parle d'insécurité aux USA, il s'agit de problèmes liés aux armes : «on flingue d'abord, on pique le portefeuille après» (à noter que la variante «on flingue tout court» est aussi de l'ordre du possible aux Etats-Unis). Ca, c'est déjà une première bonne raison d'éviter le pays.

Puis, n'oublions pas les attentats du 11 septembre 2001 et les deux guerres (Irak et Afghanistan) que Bush Junior a déclarées (les Etats-Unis sont donc un pays en guerre). Depuis, ce pays délire complètement avec ses contrôles aux frontières et à l'embarquement des avions assez contraignants (comme si cette ligne «Maginot» pouvait vraiment barrer la route aux terroristes ?). Toutes ces formalités ne sont pas insurmontables mais déjà que, pour rentrer sur le territoire américain, je trouvais surnaturel de déclarer de «n'avoir pas été nazi entre 1939 et 1945» alors que je suis né bien après la seconde guerre mondiale, je n'ose même pas imaginer ce qui pourrait trotter dans la tête d'un agent américain de l'immigration en voyant tous les tampons sur les pages de nos passeports. Des fois qu'un des pays que nous avons visité ne soit plus en odeur de sainteté auprès de l'administration américaine, il nous faudrait remonter aussitôt dans l'avion et cela nous serait fort désagréable. Heureusement, la situation semble s'améliorer : Barack Obama a déjà retiré les troupes américaines d'Irak et comme il vient d'être réélu (ça sentait à plein nez les nouvelles catastrophes avec l'évêque mormon républicain : le mec est tellement au courant des progrès de la technique, qu'il ne sait même pas pourquoi les hublots d'un avion ne peuvent pas s'ouvrir...), nous pouvons espérer qu'il fasse de même avec l'Afghanistan. Mais en attendant, nous allons voir ailleurs.

Mais surtout, il ne faut pas oublier que la religion influe fortement sur la vie politique américaine (et donc mondiale), ce qui est normal dans un sens car les Etats-Unis ne sont pas des états laïques. Là où ça devient franchement gênant, c'est quand l'obscurantisme religieux prend le dessus ! Un exemple récent ? Ce candidat sénateur républicain qui s'est distingué en affirmant qu'une femme victime d'un «véritable viol» ne peut pas tomber enceinte ! Ce monsieur devrait retourner à l'école pour apprendre ce que sont les spermatozoïdes et les ovules, au lieu de croire que c'est «Dieu» qui crée la vie (et qui donc épargnerait la femme violée). Il est pourtant facile de comprendre pourquoi ce républicain est inculte (même s'il a ensuite essayé de prouver son absurdité par des faits scientifiques) car les lobbies religieux ont imposé que le créationnisme soit enseigné dans les écoles américaines, c'est-à-dire le fait que nous venons tous d'Adam et Eve (si c'était le cas, on souffrirait tous de graves tares congénitales, enfin, je dis comme ça au passage !). C'est quand même grave que l'on puisse enseigner aux élèves une fable religieuse avec autant de sérieux que le darwinisme (c'est-à-dire la théorie de l'évolution basée sur des découvertes scientifiques). Et dire que des milliardaires américains financent des missions évangéliques à travers le monde pour propager la «bonne» parole, c'est-à-dire étendre cet obscurantisme religieux, ça va en faire de la chaire à canon docile pour partir au front !

Un autre exemple d'une destination qui attire des millions de voyageurs en transit et que nous évitons aussi : les Emirats Arabes Unis. A l'image des milliardaires américains, ces riches émirs du pétrole financent des mosquées dans le monde entier, peut-être pour le bien-être spirituel des musulmans mais surtout pour étendre leur influence sur le monde (religieuse et donc politique). Certes, on ne peut pas leur reprocher d'envoyer leur armée combattre à travers le monde contrairement aux Etats-Unis (ou du moins, s'ils le font, ça ne se voit pas) mais cela va forcément générer des tensions quelques parts dans le monde. Imaginez un petit village africain, tranquille, où une communauté chrétienne et une musulmane vivent tranquillement ensemble (déjà que ça ne doit pas être simple à trouver). Imaginez alors que dans ce village, une mission évangélique américaine bâtisse une église juste en face d'une mosquée en construction pour le compte d'un émir du golfe : j'ai un gros doute quant à l'avenir tranquille du village. En France, on avait déjà des batailles de clochers entre villages mais maintenant, on est passé à la vitesse supérieure : «clocher contre minaret». Au lieu d'essayer de se comprendre, les gens se battent à coup de charcuterie contre viande halal... Quand je pense que les religions ne servent qu'à opposer les peuples au profit de quelques hommes ivres de pouvoir, on en a encore eu la preuve lors des dernières élections présidentielles en France. Heureusement, ça n'a pas marché, on peut donc avoir confiance dans l'avenir !

Pour en revenir aux Emirats Arabes Unis, déjà que nous consommons beaucoup de kérosène en voyageant, nous n'allons tout de même pas leur donner plus d'argent en achetant au duty-free de Dubaï ou en skiant sur de la neige par plus de 40 °C au soleil. D'ailleurs, ça fait penser que côté environnement, les Emirats Arabes Unis ne font pas dans la dentelle (tout comme les Etats-Unis) : il faut des tonnes de pétrole pour fabriquer de l'eau douce puis de la neige dans le désert (car l'énergie éolienne ou solaire, même abondante, ne suffit certainement pas). Arrêtez donc de fantasmer devant les délires mégalomaniaques de ces émirs et revenez à la réalité : quand il n'y aura plus assez de pétrole (dans 20 ou 30 ans), on aura beaucoup de chance si on arrive encore à voyager à travers l'Europe en train (électrique, euh, pardon, nucléaire). A part quelques privilégiés fortunés qui pourront encore voyager grâces aux derniers litres de pétrole (ou d'un agro-carburant de substitution au kérosène), on n'ira pas skier dans le désert, ni se reposer sur une île en forme de palmier...

Alors pourquoi «éviter» ces pays (liste non exhaustive, au passage) puisque nous sommes les seuls à le faire ? C'est vrai que c'est idiot car ce n'est pas avec quelques centaines d'euros en moins que les Etats-Unis changeront quelque chose à leur politique extérieure. En plus, un jour pour retourner en Asie, nous passerons peut-être par le centre aéro-commercial de Dubaï (mais promis, juré, nous n'achèterons rien en duty-free) car le vol sur «Emirates» sera le moins cher (tant qu'il y a du pétrole). Mais aller visiter ces pays, c'est un peu comme si on leur disait «nous venons chez vous parce que nous approuvons votre comportement» ! Et ça, je n'ai vraiment pas envie de le faire. Puis, il reste tant d'autres pays à visiter (peu sont forcément totalement exemplaires mais dans ce cas, il faudrait boycotter le monde entier, la France y compris).

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