USA vs Russia !

Article n° 174, publié le 5-Septembre-2020, par Christophe.
Catégorie(s) : conseils aux voyageurs.

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Je pense que beaucoup de mes contemporains n’ont pas compris que le monde a changé depuis 1989 (année de la chute du mur de Berlin) : la guerre «capitalisme contre communisme» n’existe plus et malheureusement, l’ultra-libéralisme est en train de gagner (au fait, les grands fans de Trump ou Poutine, c’est-à-dire les beaufs anti-bobo-coco-socialo-écolo, sont priés de ne pas continuer plus loin dans la lecture de cet article) ! Si ces deux grands pays (du moins en superficie) continuent d’être en froid, c’est surtout pour protéger leurs intérêts nationaux. Ce sont, grosso modo, des nationalistes à la tête de ces pays et sincèrement, entre un guignol orange (quoi qu'il advienne dans les prochaines semaines, Trump a été président des USA lors de ces 4 dernière années et il continuera de l'être jusqu'en janvier 2021) et un simili-dictateur bodybuildé, j’ai du mal à dire qui est le pire (même si je crois que Trump a pu faire bien plus de mal à la planète, d’un point de vue environnemental, que Poutine). Quoi qu’il en soit (hors épisode Covid-19), les deux pays sont aujourd’hui suffisamment ouverts aux touristes étrangers (mais pas vraiment aux étrangers à la recherche de moyens de subsistance), on peut donc y faire du tourisme. Si le rêve de milliers de Français est d’aller visiter les USA, ce n’est pas le cas pour la Russie qui a pourtant d’énormes attraits touristiques ! Alors, d’un point de vue touristique (et uniquement d'un point de vue touristique), lequel de ces deux pays faut-il privilégier ou éviter, voire carrément boycotter ? Je n’aime pas comparer des pays mais allons y...

Qui dit tourisme, dit points d'intérêt touristique et quoi de mieux que les sites classés au patrimoine mondial de l'Humanité (sans prendre en compte ceux au patrimoine immatériel) ! USA : en 2019, 24 sites dont 11 culturels (grosso modo, les monuments historiques), 12 sites naturels et 1 mixte (un site naturel ayant aussi une valeur culturelle). Russie : en 2019, 29 sites, 18 culturels et 11 naturels (et pour information, la France : en 2019, 45 sites, dont 39 culturels, 5 naturels et 1 mixte ; en plus, on pourrait presque retirer l'un des sites classés des USA pour le réattribuer à la France : la Statue de la Liberté est française, immigrée aux USA certes, mais «née» en France ;-)). Pour ce critère précis, la Russie gagne donc haut la main. Il faut dire que des villes comme Saint Pétersbourg n'ont pas d'équivalent aux USA où la Nouvelle-Orléans avec son quartier français (dont l'architecture coloniale hispanique est de toute beauté) est peut-être la seule ville américaine à rivaliser avec les villes impériales russes (mais cette ville américaine n'arrive qu'à la cheville de Moscou et à l'orteil de Saint Pétersbourg). Aux USA, il y a bien «Mesa Verde», un des sites culturels majeurs du pays, hérité de l'Histoire amérindienne du pays... Mais les USA prennent bien peu en compte cette Histoire.

Pour continuer sur le sujet des sites classés par l'UNESCO, dans les alentours (à quelques centaines de kilomètres près) de «Mesa Verde», se situent des sites naturels exceptionnels, comme «Bryce Canyon» ou le «Grand Canyon» (ou plus au nord, Yellowstone), sites où la gestion des visiteurs est exemplaire (les Américains connaissent déjà le tourisme de masse en site naturel depuis des lustres et savent le gérer). Les sites naturels russes, d'après ce que j'ai pu en voir sur internet, sont aussi de toute beauté mais ils sont moins accessibles que leurs homologues américains et surtout beaucoup moins connus (et peut-être aussi moins protégés). Mais franchement, imaginer que dans un pays aussi grand (en superficie) que la Russie, il n'y ait aucun site naturel d'un intérêt touristique, dans des lieux comme la péninsule du Kamchatka (où l'on y trouve des geysers comme à Yellowstone, la «vallées des geysers» du Kamchatka est d'ailleurs l'un des sites classés à l'UNESCO), le lac Baïkal ou les chaînes de montagne du Caucase (dont le plus haut sommet est à 5.642 mètres, plus haut que le Mont Blanc), c'est vraiment faire preuve d'un esprit tout rabougri !

Dans le chapitre précédent, a été identifié la notion d'accessibilité des sites touristiques... Le transport me semble donc un bon critère à prendre en compte quant à l'attrait touristique d'un pays. Aux USA, c'est assez simple, cela se résume à voiture particulière (ou taxi, Uber) et avion ! Il n'existe pas vraiment de train pour voyager, par exemple, de «Los Angeles» à «San Francisco». Il y a bien des autocars, entre les grandes villes, mais ils sont lents (le lévrier ne court pas assez vite ;-))... Certes, on peut facilement louer et conduire une voiture pour parcourir les grands espaces de l'Ouest Américain. C'est d'ailleurs pratiquement le seul moyen pour visiter les parcs nationaux (en dehors des voyages de groupe, bien évidemment), mais utiliser une voiture dans les grandes métropoles américaines comme «New York» ou «San Francisco» est difficile, voire quasi-impossible (en particulier, stationner une voiture est un vrai casse-tête). Et c'est là que les choses se compliquent car les transports en commun urbains (métro, tramway ou bus) sont loin d'être une référence en la matière aux USA. A «Los Angeles», ils sont très peu efficaces (tant soit peu qu'ils soient utilisables après certaines heures de la nuit, à cause de la criminalité dans certains quartiers). A la Nouvelle-Orléans, on trouve de bien jolis tramways et à «San Francisco», le «cable car» est une magnifique attraction touristique mais il existe tout de même d'autres moyens de transports en commun (tramways et bus) réellement utilisables. A «New York», heureusement, le réseau de transports en commun est à la hauteur des attentes pour une telle métropole !

Quant à la Russie, le pays est équipé de trains à grande vitesse (mais aussi de trains plus lents) et les métros de Saint Pétersbourg et Moscou sont magnifiques, fonctionnels, efficaces, performants et propres. Quant aux bus urbains, le réseau est bien fourni mais pas facilement utilisable par un touriste qui ne parle pas russe. Vu la grandeur (en superficie) du pays, l'avion est forcément aussi beaucoup utilisé (la sécurité aérienne n'est peut-être pas aussi poussée qu'aux USA, mais Boeing sait aussi faire des avions qui piquent du nez tout seul) mais pour la voiture, vu le style de conduite des Russes et les panneaux de circulation écrits en alphabet cyrillique, ça me semble tout de même difficile d'y louer un véhicule (et les problèmes de stationnement dans les grandes villes doivent être les mêmes qu'aux USA). Dans un sens, je dirais que sur le critère transport, les deux pays sont à égalité (plus facile de conduire une voiture aux USA mais les transports en commun sont fonctionnels en Russie) mais vu les changements environnementaux que les voyageurs vont devoir prendre en compte dans les prochaines années, la Russie remporte tout de même le point !

Alors, j'ai parlé de criminalité... Aux USA, ça a l'air catastrophique (avec presque 88 armes pour 100 habitants aux USA, cela n'est pas étonnant ; pour information, il n'y a que 9 armes pour 100 habitants en Russie) mais nous allons dire que d'un point de vue touristique, si on évite les zones à risque, cela ne pose pas vraiment de problème (même si la difficulté reste à savoir où sont situées ces zones à risque pour ne pas les traverser). Cependant la sécurité reste tout de même importante pour un visiteur, histoire de ne pas se retrouver par hasard dans un attentat terroriste (dans le métro ou un théâtre) ou dans une fusillade de masse, comme celle de Las Vegas, haut lieu touristique américain où un tireur a dégommé à l'arme de guerre, depuis sa fenêtre d'hôtel, les spectateurs d'un concert de musique. J'ai donc essayé de comptabiliser tous les morts liés à des attentats terroristes ou des fusillades de masse (sans comptabiliser les fusillades dues à des règlements de compte entre gangs rivaux, c'est-à-dire liées à la criminalité «banale» pour les USA) sur les territoires nationaux des USA et de la Russie, entre 2000 et 2018. Avec les 3.000 morts (chiffre approximatif) liés aux attentats du 11 septembre 2001 (ceux du «World Trade Center» et du pentagone), les USA ont un total de 3.228 morts, contre 767 morts en Russie (en comparaison, pendant la même période, «seulement» 264 personnes sont mortes en France dans des attentats terroristes : Poutine ne terrorise donc pas vraiment tous les terroristes, même si le président russe promettait d'aller «buter les terroristes jusque dans les chiottes» ; à noter que ces décomptes peuvent ne pas être tout à fait exacts car, dans les informations que j’ai trouvées, c’est-à-dire principalement sur Wikipédia, les tueurs étaient parfois inclus dans la liste des tués, mais parfois pas, même si la police les avaient descendus). Quoi qu'il en soit, les USA semblent donc marquer un point si on fait abstraction des attentats du 11 septembre 2001, mais j'ai finalement décidé de ne pas retenir ce critère trop macabre pour différencier ces deux pays car ça me fait de la peine au cœur de laisser penser que les USA ne sont pas un pays dangereux, ce pays de dingues où un différend entre deux ivrognes dans un bar situé au centre d'une zone touristique, peut se régler à l'arme à feu (fait divers banal qui est arrivé à la Nouvelle-Orléans, 15 jours après notre passage).

On pourrait alors faire la différence sur la cause de ces attentats terroristes ? En se basant par exemple, sur les ventes d'armes de guerre réalisées par ces pays, sous prétexte du vieil adage que je viens d'inventer «Qui sème des armes, récolte des attentats !» ? En 2016, les USA ont vendu pour 22,36 milliards d'euros d'armes, la Russie, 6 milliards d'euros et la France, 4,3 milliards d'euros. C’est le trio de tête des exportateurs d'armes de guerre, et ce, depuis quelques années ! Certes, on pourrait prétendre que cela dépend de la politique extérieure du pays, l'un des pays pourrait vendre des armes aux gentils et l'autre aux méchants... Mais franchement, j'ai peur qu'il n'y ait ni méchant, ni gentil, mais beaucoup de gros salopards dans ces histoires de vente d'armes ! Et quant à parler de politique extérieure, celle-ci est généralement du ressort du président du pays en question, ce qui nous ramène au guignol orange et au simili-dictateur bodybuildé. D'accord, Poutine n'est pas gentil car il a «envahi» la Crimée et tout porte à croire qu'il aurait bien aimé en faire de même avec l'Ossétie du Sud (province de Géorgie). Mais qui a aussi fait ami-ami avec un dictateur sanguinaire ? Réponse : le guignol américain, peut-être mis en place avec l’aide de Moscou, qui porte une coupe de cheveux aussi folklorique que celle du dictateur nord-coréen, mais d'une couleur orange on ne peut plus douteuse ! Franchement, d'un point de vue touristique, comment faire la différence entre un système politique «trop» ouvert qui laisse la parole à des néo-nazis et autres suprémacistes blancs, ou qui est capable de faire élire des imbéciles soutenant que «la survie de l'espèce humaine était en partie due aux viols et incestes survenus au cours de l'Histoire» (que le viol et l'inceste fassent partie de l'Histoire de l'Humanité, c'est malheureusement vrai, mais de là en tirer comme conclusion que cela a été bénéfique pour la survie de l'Humanité, il faut quand même être sacrément crétin comme cet élu américain, un républicain, pour oser sortir cette absurdité), et un autre système politique où le musellement de l’opposition, avec le quasi-assassinat des opposants, est presque institutionnel ? Sincèrement, j’éviterais les deux pays si je pensais que cela avait une quelconque influence sur le tourisme mais les peuples ne sont pas forcément à l'image de leurs présidents ! C'est heureusement le cas pour une grande partie des Américains qui ont tout de même démocratiquement élu le guignol orange (ce qui fait quand même réfléchir), comme c'est le cas pour une grande partie des Russes qui n’ont peut-être pas vraiment élu démocratiquement le simili-dictateur bodybuildé (ce qui leur laisse le bénéfice du doute).

Alors, revenons à un critère plus simple : la langue ! Le fait de pouvoir facilement discuter, au moins en anglais, avec l'autochtone me paraît important pour le tourisme. Les Américains parlent, soi-disant, anglais... Mais les mots sortant de la bouche d’un pauvre péquenaud habitant au fin fond d’un bayou de Louisiane sont à peine compréhensibles. Et cela ne se limite pas qu'aux bayous, c'est aussi le cas dans l'Utah, l'Arizona ou la Californie (en Floride, c'est parfois beaucoup plus simple de parler en espagnol ;-), mais inutile de tenter de parler français en Louisiane, vu qu'il était interdit aux Cajuns d'utiliser cette langue dans les années 1920). Au moins, pour la Russie, c'est plus simple : dans les musées, les traductions en anglais sont minimalistes et les Russes les plus vieux ne parlent que russe. Mais les plus jeunes (moins de 35 ans environ) parlent tout de même assez bien anglais et un anglais plus compréhensible pour un Français que le marmonnement des mangeurs de hamburgers. Quoi qu’il en soit, même si j'ai trouvé des chiffres (que je n'ai pas compris, surtout les pourcentages de population supérieurs à 100 %) d'une université canadienne indiquant que le taux d'accès des Russes aux études secondaires (là où l'on apprend une langue étrangère et à bien maîtriser sa propre langue) est bien supérieur à celui des Américains, c'est difficile de ne pas donner le point aux USA où c’est assez facile de voyager quand on parle anglais (langue bien plus répandue que le russe).

En conclusion, j’ai attribué deux points à la Russie contre un seul point aux USA ! Au fait, je voulais démontrer qu’il faut visiter la Russie et j’avais donc la conclusion avant de commencer l’article... Ce n’est pas bien, je sais, mais qui a dit que je devais être objectif ;-) ? Cependant, cette conclusion correspond tout de même bien à notre ressenti, suite à notre dernier voyage de 2016 aux USA (en Louisiane) et notre escapade de 2019 à Saint Pétersbourg et Moscou. Quoi qu’il en soit, c’est à chacun de faire ce qui lui plaît, à chacun de voir s’il veut visiter les USA ou la Russie, c'est-à-dire le pays du guignol orange et celui du simili-dictateur bodybuildé (en se demandant, ou pas, qui est le plus dangereux pour la planète). C'est à chacun de voir s’il veut manger des hamburgers ou du bœuf Stroganov (je préfère de loin le plat russe, mais mon dessert préféré est le «New York Style Cheesecake») et s’il veut visiter le musée de l’Ermitage ou le MET de «New York». Mais je trouve ahurissant que l’on boycotte la Russie à cause du président russe alors que l’on est prêt à partir les yeux fermés à «Los Angeles», ville superficielle et limite dangereuse. Un touriste peut certes boycotter un pays pour diverses raisons (un manque de sécurité est une bonne raison par exemple), mais c’est quand même un peu stupide dans le cas de la Russie, non ? Tout comme c’est stupide de comparer des pays comme je viens de le faire à contre-cœur. Bref, n’est stupide que la stupidité ! Ah oui, au fait, je suis fan d’un certain film où le personnage principal est interprété par Tom Hanks ;-)...

PS : Je trouve aussi que c’est totalement ahurissant de penser que les plus beaux paysages du monde sont ceux de l’Ouest Américain, dénigrant de ce fait le canyon de Tchulychmane (classé à l’UNESCO) dans l’Altaï (russe) et les incroyables formations rocheuses de Manpoupounior dans le nord de la Russie, et dénigrant par la même occasion, les glaciers de Patagonie argentine, les cirques de l'Ile de la Réunion et les dunes du désert de Namibie... Que diable, les sites naturels d'une beauté incroyable ne se trouvent pas qu'aux USA !

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