Courage, fuyons !

Article n° 163, publié le 5-Octobre-2019, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

BD toxique - 1

BD toxique - 2

BD toxique - 3

En vacances, une minorité de personnes partent en voyage mais beaucoup de personnes vont voir des amis ou de la famille. Ah, la famille protectrice, le cocon douillet où l'on est dorloté... Le premier problème que je vois à cette pratique est relatif à la santé : rendre visite à la famille devient rapidement un long marathon de bouffe et d'alcool avalés durant d'interminables repas ! C'est certes convivial mais c'est aussi vite résumé au retour de congés : «Tu as fait quoi pendant tes vacances ? 5 kg de graisse !». Sans oublier que ces kilos en plus sur la balance, on aura bien du mal à les éliminer durant l'année qui suit, avant de recommencer un nouveau cycle. Au moins, à ce régime, on connaît la fin : une bonne crise cardiaque à 60 ans, c'est parfait pour améliorer le régime des retraites ! Je suis cynique, je sais... Mais c'est parce que famille ne rime pas toujours avec cocon douillet (d'accord, ça ne rime pas du tout, mais vous avez bien compris le principe). Quand on est le résultat du croisement entre une mère manipulatrice, hypocondriaque (et jalouse) et d'un père autoritaire, magouilleur, égocentriste (et affabulateur, menteur, dépensier), j'espère que vous imaginez bien qu'on n'a pas envie de gâcher ses vacances à aller voir ses parents (je n'ai aucun respect vis-à-vis d'eux même s'ils m'ont donné la vie, mais ils n'étaient pas obligés, vraiment pas...) ! Je sais, je ne suis pas le seul à souffrir de parents de ce genre et il doit y avoir bien pire que les miens (qui sont quand même dans le haut du classement)... Je suis certain que beaucoup de voyageurs ont exactement les mêmes problèmes que moi, ce qui nous motive justement à voyager. Mais je sais aussi que ces histoires de famille ne peuvent pas finir comme dans les films : le fils qui revient après des années d'errance à travers le monde, et qui reconnaît que ses parents, incompris, ont tout fait pour lui, snif, snif... Non, ça, c'est juste un mauvais scénario de film, ce n'est pas la vraie vie ! Quand on a des parents cons, je ne vois pas comment ils peuvent sembler moins cons avec le recul des années ?

J'ai dit que mes parents étaient cons ? Le mot est malheureusement encore trop faible car il s'agit de parents toxiques de la pire espèce ! Au fur et à mesure que j'avançais dans mes études (que ma mère voulait que je fasse), la pression sur mes épaules augmentaient de manière exponentielle d'année en année, et cela, quelque soient mes résultats scolaires (parfois un peu faibles mais jamais catastrophiques, alors que souvent, ils étaient plutôt bons ; sinon, je ne vois pas comment je serais arrivé à obtenir un diplôme «bac + 5», à 22 ans). La réplique préférée de ma mère pour me mettre la pression était : «je me sacrifie pour vous (moi, mon frère et ma sœur) et vous n'avez aucune reconnaissance, vous me tuez et vous verrez quand je serai morte». Parfait pour culpabiliser à mort un jeune adolescent ! J'étais bon en mathématique mais je péchais un peu en français en obtenant à peine la moyenne, mais bien évidemment, ils ne me félicitaient pas pour mes résultats en math et me reprochaient mes notes en français, sans jamais m'apporter la moindre aide (car ils sont incapables d'aligner trois mots de français corrects, sans y mêler du patois picard ou du ch'ti). Même quand j'ai décroché mon diplôme d'ingénieur, je n'ai reçu aucune félicitation mais ils m'ont reproché la note le plus faible du bulletin, de 12/20, que j'avais obtenue pour mon stage de fin d'études, alors que cette note n'avait finalement aucune valeur pour mon avenir. La mention sur mon CV d'un stage en Guyane (que beaucoup de responsables d'entreprise imaginaient être un pays étranger, oh les gros nuls... Euh, désolé, les psychologues disent qu'on reproduit souvent le comportement de ses parents), au centre spatial, était bien plus importante qu'un stage dans une petite PME du centre de la France. De toute façon, rien n'était jamais assez bien pour eux et ils étaient hyper-exigeants sur ce qu'ils attendaient de moi (alors qu'eux se vautraient dans la médiocrité ; zut, j'ai encore dérapé en mode parental) ! Pour ma mère, il fallait toujours que je sois meilleur que mon cousin et ma cousine dont le père (c'est-à-dire, mon oncle) était directeur de banque et pouvait payer des cours particuliers ou des stages de langue à l'étranger à ses enfants. Donc, forcément, j'ai eu une adolescence très difficile, j'étais complexée, je n'avais pas confiance en moi et j'avais surtout peur de ce que les autres pensaient de moi. J'étais aussi perfectionniste, pour moi, et surtout vis-à-vis de ce que j'attendais des autres, ce qui est souvent mal perçu en entreprise. Mais le pire pour moi est que je suis très timide : aller au contact, surtout par téléphone, de personne que je ne connais pas est un véritable supplice pour moi. Bref, j'avais (et j'ai encore) de sérieux handicaps pour avoir une vie sociale un peu normale...

Avec des parents toxiques, le seul espoir réside dans la fuite, couper les ponts est la seule méthode efficace. Et pour ça, l'éloignement lors d'un voyage est parfait. En plus, le voyage permet de guérir (peut-être superficiellement ?) des troubles comportementaux engendrés par des parents toxiques. Par exemple, se retrouver seul dans un pays étranger nous force à aller au contact de l'inconnu, parce qu'il faut bien manger ou dormir, et ainsi, on peut vaincre en partie sa timidité. De plus, quand on voyage dans un pays «pauvre» où ses habitants sont bien obligés d'avoir une philosophie de vie très différente de celle que l'on connaît en France, on apprend vite à faire la part des choses, à voir ce qui est important, et oublier le superflu (et donc la perfection tout azimut). Mais de là à pardonner à ses parents, c'est une autre histoire... Je n'ai pas de recette magique pour ça et je ne suis pas prêt de leur pardonner. Au contraire, j'exècre toute personne qui est tant soi peu manipulatrice ou imbue de sa personne. Je sais, ce n'est vraiment pas bien mais je suis désolé, c'est comme ça ! En tous cas, voyagez, en dehors des hôtels-club et des voyages organisés en autocar, ça vous apprendra la vie et c'est une excellente cure de désintoxication, la seule que je connaisse !

Si vous voulez en savoir plus sur la toxicité de mes parents, il faut un mot de passe (le prénom de mon père en minuscule) :

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