C'est dengue, non ?

Article n° 131, publié le 24-Juin-2017, par Christophe.
Catégorie(s) : conseils aux voyageurs.

BD maladie voyage - 1

BD maladie voyage - 2

BD maladie voyage - 3

Je me souviens que, lors de mes études, lorsque je rêvais de travailler au Centre Spatial en Guyane, cette idée terrassait un bon nombre de mes co-disciples car il leur semblait qu'ils allaient devoir affronter les terribles bêtes sauvages de la jungle amazonienne, avec ses crocodiles, ses serpents d'eau et ses sangsues, et qu'ils allaient attraper les fièvres des marais comme la terrible malaria ! Peut-être avaient-ils trop lu de mauvais comics américains qui mettaient en scène des «GI» dans la jungle birmane, affrontant les crocodiles à main nue, retirant les sangsues avec des brûlures de cigarettes et avalant pilule de quinine sur pilule de quinine, angoissés par la perspective de ne plus en avoir (la peur de combattre des «Jap's» n'étant que secondaire ...) ? Sûrement car franchement, la vérité est tout autre même si le nombre de serpents venimeux est plus important en Guyane qu'en métropole. Mais je ne vais pas revenir sur les grosses bestioles dangereuses de Guyane, j'ai déjà écrit un article sur ce sujet, même si je compte quand même revenir sur la bestiole la plus dangereuse pour l'Humanité. Je compte plutôt disserter sur notre expérience quant aux problèmes de santé que nous avons pu rencontrer lors de nos voyages et qui auraient pu gâcher le voyage (ce qui aurait été catastrophique) !

Commençons par le classique, que nous n'avons eu à subir qu'une seule fois (de manière sérieuse) lors d'un voyage : la «tourista», ou autrement dit, la diarrhée du voyageur. C'était au Viêt Nam, nous avions acheté un sorbet coco dans un petit village perdu dans les hauteurs du nord Viêt Nam. Ce n'était pas seulement une simple diarrhée due à un changement de régime alimentaire (ce qui nous arrive très rarement) et nous avons eu du mal à nous en remettre car nous prenions un antipaludéen qui nous retournait déjà l'estomac avant que la «tourista» s'y mette. L'eau qui avait servi à fabriquer ce sorbet devait venir directement de la rivière et elle devait être pleine de bactéries. En voyage, dans certains pays tropicaux en particulier, il convient donc de se méfier de l'eau, celle que l'on boit mais aussi celle qui a pu servir à laver les fruits et légumes ou pire, à fabriquer les glaçons (ou du sorbet). Il convient donc de ne consommer que des boissons encapsulées, en évitant les glaçons et de ne consommer que des fruits et légumes épluchés (dans la doute, évitez les crudités) ! Il faut aussi penser à se laver les mains avant de manger, avec de l'eau non contaminée (ou en utilisant un gel désinfectant après s'être lavé les mains avec une eau douteuse). Ce qui me fait toujours bien rire, ce sont les personnes qui se lavent systématiquement les dents après un repas, en utilisant une eau douteuse : entre louper un brossage et risquer d'attraper des bactéries, je parie sur le fait que la carie attendra bien un peu... Mais chacun fait ce qu'il veut !

Passons ensuite rapidement sur le moustique anophèle, celui qui transmet le paludisme (ou malaria in english). J'ai déjà écrit un article sur les précautions à prendre pour éviter d'attraper cette maladie et les effets secondaire des antipaludéens, je ne vais pas revenir sur ce sujet mais lisez bien cet article, surtout sur les précautions à prendre (moustiquaire, répulsifs, etc..) car elles sont les mêmes pour les autres maladies transmises par les moustiques !

Penchons nous maintenant plus sérieusement sur le plus terrible des moustiques, celui qui fait trembler tous les retraités de la Côte d'Azur, j'ai nommé le moustique tigre (même si ce n'est pas moi qui l'ai nommé ainsi). Cet effroyable insecte de couleur foncée, barré de lignes blanches (bref, tigrés), transmet la fièvre jaune, la dengue, le chikungunya et le virus Zika (et cette liste n'est peut-être pas exhaustive). Pour la fièvre jaune, un vaccin existe. Il suffit donc de se faire vacciner suffisamment avant de se rendre dans une zone infectée, inutile donc de disserter plus longtemps sur le sujet. Pour la dengue, maladie qui peut-être mortelle dans les cas les plus graves, il existe aussi un vaccin, tout nouveau, qui a été testé en 2016 aux Philippines et au Mexique mais son déploiement en Europe (et dans les DOM/TOM français) semble se faire attendre. Lorsque l'on voyage dans un pays touché par une épidémie de dengue, il convient donc de se protéger des piqûres de moustique en prenant les précautions élémentaires (répulsifs et vêtement longs imprégné) mais sans tomber dans la paranoïa (faut-il vraiment annuler son voyage ?). Nous avons séjourné plusieurs fois en Martinique ou en Guadeloupe (et peut-être d'autres îles non françaises où l'information de la population n'était peut-être pas aussi efficace qu'en France), alors qu'une épidémie de dengue sévissait, sans que nous ayons été touchés : les précautions élémentaires semblent suffire, mais peut-être avons-nous eu de la chance ? Quoi qu'il en soit, au retour, en cas de fièvre (ou d'autres symptômes identiques à ceux de la grippe), il faut consulter au plus vite un médecin en lui signalant le risque potentiel. Puis, il reste encore deux maladies transmises par le moustique tigre, maladies pour lesquels il n'existe pas encore de vaccin. Les précautions élémentaires sont donc absolument nécessaires pour se protéger des piqûres de moustique mais sans tomber dans la paranoïa : nous sommes allés sur l'Ile de la Réunion et en Guadeloupe en fin d'épidémies de chikungunya et nous n'avons pas été touchés (par chance ?) ! Attention toutefois pour le virus Zika (que nous n'avons jamais rencontré) : les femmes enceintes doivent absolument se poser la question d'annuler leur voyage, ou pas, en demandant l'avis d'un médecin !

Autre maladie à laquelle nous avons échappé à Madagascar : la bilharziose qui est une infection parasitaire due à des vers. Ces petites pestes attendant sagement un porteur dans des eaux stagnantes, il convient donc d'éviter de se baigner dans des lacs infestés par ces vers et je dirais même plus, d'éviter de marcher sur les rives de ces lacs, pieds nus. De toute façon, éviter de marcher pieds nus n'importe où, est une bonne précaution à prendre en voyage.

Et enfin, dernière maladie que nous avons évitée, ou presque : le mal de l'altitude en Bolivie ou au Chili ! Quand on monte en altitude, la pression atmosphérique diminuant, l'oxygène se fait plus rare. Les personnes n'ayant pas l'habitude d'atteindre ces altitudes, peuvent alors ressentir des nausées et un mal de tête. Le fait de boire abondamment (par exemple, du maté de coca, c'est-à-dire une infusion avec des feuilles de coca ; mais à priori, d'après ce que j'ai pu lire à droite ou à gauche, n'importe quel thé devrait avoir le même effet) peut permettre d'atténuer les symptômes, tout comme le fait d'éviter le moindre effort physique, mais dans tous les cas, si les symptômes persistent, il convient de redescendre au plus vite (de manière physique ou simulée avec un caisson hyperbare). Le mal de l'altitude est arrivé à Anne-Marie quand nous sommes allés en Bolivie et que nous sommes montés au-dessus de 4.000 mètres d'altitude en une ou deux heures (sans acclimatation au préalable), en restant pourtant assis dans un 4x4 (donc sans faire le moindre effort). Elle est restée souffreteuse pendant deux jours, malgré le maté de coca. Heureusement, dès que nous sommes repassés sous les 3.000 mètres, les symptômes ont aussitôt disparu ! Et trois jours plus tard, nous remontions à nouveau vers les 4.000 mètres au Chili, sans le moindre problème. Elle s'était acclimatée ! Du coup, quand nous sommes retournés au Chili pour parcourir à nouveau l'altiplano, nous avons commencé par faire quelques passages à plus de 4.000 mètres, en n'y restant que deux ou trois heures, pour nous acclimater, avant de partir pour plusieurs journées à haute altitude et nous n'avons eu aucun souci de mal de l'altitude !

En guise de conclusion, j'insiste sur le fait qu'il ne s'agit là que de nos expériences ! Seul votre médecin peut vous donner les recommandations adéquates quant à votre santé ! En aucun cas, nos recommandations (bien qu'elles nous semblent nécessaires) ne peuvent être suffisantes pour éviter d'attraper une maladie qui, selon votre état de santé, peut être très dangereuse, voire mortelle (vous pouvez porter des vêtements longs, imprégnés de répulsif et quand même vous faire piquer par un moustique porteur de la dengue : ça ne serait pas de chance, mais c'est tout à fait possible). Il en est de même pour tout ce que l'on peut lire à droite ou à gauche dans des forums internet concernant les problèmes de santé en voyage : celui qui clame haut et fort que tout mal de l'altitude peut être guéri par la simple absorption d'un maté de coca, même avec beaucoup de certitude parce qu'il s'est improvisé professionnel du tourisme sur l'altiplano, n'est qu'un gros imbécile !!! Le maté de coca suffit, peut-être, aux boliviens pour les guérir du mal de l'altitude, car n'importe quel bolivien vivant toute l'année à plus de 2.000 mètres d'altitude est certainement déjà partiellement acclimatés, mais cela ne suffira peut-être pas au Français qui passe presque toute l'année à Marseille et qui n'aura fait aucune acclimatation ? N'oubliez pas : c'est votre vie qui est en jeu, pas celle du premier imbécile venu qui débite des absurdités sur internet (même si je suis peut-être un de ces imbéciles d'internet, si ça vous fait plaisir) !

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