Le «Collega Amet» !

Article n° 118, publié le 17-Septembre-2016, par Christophe.
Catégorie(s) : delirium tremens.

BD collega amet - 1

BD collega amet - 2

BD collega amet - 3

J'ai lu dans un article scientifique en ligne que la bonne durée des vacances était d'une semaine ! Cet article précisait que pour le bien-être du travailleur, il lui fallait 8 semaines d'attente avant le départ en vacances, pour saliver en attendant ses prochaines vacances et donc, d'une certaine manière, pour commencer à profiter des effets positifs des vacances sur le moral. Et à son retour, les effets positifs continuaient encore pendant 6 semaines, surtout si le travailleur profitait de son temps libre pour trier ses photos de vacances et rédiger un carnet de voyage... Donc, si on compte bien, cela fait un cycle total de 15 semaines, pour une toute petite semaine de vacances ! Mais ils les ont trouvés où, ces pseudo-scientifiques à la graisse d'oie ?

Déjà, ces pseudo-scientifiques n'ont certainement jamais pris l'avion dans la classe «bétaillère», en vol de nuit, sinon, ils sauraient que prendre une seule semaine de vacances aux antipodes de son lieu de résidence habituel, est très fatiguant et qu'il est alors illusoire de pouvoir profiter d'un quelconque effet positif des vacances si elles ne durent qu'une semaine ! De plus, c'est mal connaître l'ADR, c'est-à-dire le spleen du retour de vacances qui dure quelques jours ou semaines après le retour, mais qui peut aussi commencer quelques jours avant la fin des vacances (cf l'article sur l'ADR présent sur ce même blog). Certes, je reconnais que trier ses photos et rédiger un carnet de voyage est un bon moyen de lutter contre le spleen du retour mais ces pseudo-scientifiques doivent certainement travailler dans un environnement que très peu d'employés connaissent, c'est-à-dire un environnement de travail ne contenant aucun facteur aggravant à l'ADR, c'est-à-dire le «collega amet», autrement appelé, le «collègue chiant» !

Il existe une multitude de «collega amet», de divers niveaux de nuisances, mais il existe un cas particulièrement nocif dans le traitement de l'ADR, surtout quand on travaille dans un domaine technique : c'est celui qui déborde largement d'ambition, mais dont le niveau technique est inversement proportionnel à son ambition ! C'est celui qui est toujours en train de se la ramener devant le chef, pas en brillant par ses compétences techniques, mais en essayant de prouver que vous êtes moins compétent que lui (et comme vous n'avez pas envie d'aller au conflit, vous laisser pisser sauf que le jour où cet incompétent notoire obtient une promotion, vous vous dites qu'il est temps de changer de service avant que ce dernier ne périclite). Ce collègue que tout le monde a connu (si vous pensez n'avoir jamais connu un tel spécimen, reprenez les cours de CE2 de vos enfants, vous en aurez bien besoin pour enfin épater techniquement vos collègues désespérés par votre nouvelle promotion), j'en ai malheureusement toujours supporté un ou deux qui gravitait dans le même service que moi (même si j'ai connu quelques périodes sans avoir à subir de tel phénomène). Et il faut avouer que la perspective de les revoir en rentrant de congés troublait grandement mes derniers jours de vacances car il faut dire que pour ce genre de nuisibles, les vacances des autres sont une aubaine pour tenter de se faire valoir, sans concurrence, et on ne sait jamais quel mauvais tour ils ont pu vous jouer pendant votre absence (même si vous ne les connaissiez pas avant de partir en vacances puisqu'ils se sont fait embaucher pendant votre absence).

Je sais qu'en écrivant cela, je vais m'attirer les foudres de tous les DRH de la planète, que je montre un esprit contraire à celui d'équipe mais il faudra bien qu'un jour, que les DRH reconnaissent que la seule compétence de certains de leurs employés, si ce ne sont eux directement, n'est que la flatterie ! Si ces employés avaient vécu au temps de Louis XVI, beaucoup seraient passés à la guillotine avec leur roi adoré (bien qu'ils savent aussi manier la veste et la retourner promptement)... Ce genre d'individus a toujours existé et existera toujours, ils font partie de la vie de la société, c'est comme ça, mais alors, qu'est-ce qu'ils peuvent pourrir la vie de ceux qui sont au même niveau hiérarchique qu'eux, ou au-dessous d'eux (mais ils fleurissent la vie de leurs supérieurs qui n'ont donc rien à craindre d'eux, alors que ces opportunistes de bas étages peuvent être très néfastes à l'entreprise car leur esprit d'analyse est souvent réduit à sa plus simple expression : «l'idée vient du supérieur hiérarchique : elle est très bonne, l'idée est en contradiction avec celle du supérieur hiérarchique : elle est mauvaise, qu'importe les arguments !» ; au fait, comme j'ai toujours raison, le chef a tord s'il n'est pas d'accord avec moi ;-)) !

Il existe aussi une seconde catégorie de «collega amet» nocif pour les vacances : celui qui se rend compte au dernier instant que vous êtes en congés à la fin de la semaine, voire le lendemain ou le soir même, et qui a oublié de vous demander de faire quelque chose avant votre départ en vacances, chose qui est, bien évidemment, d'une priorité absolue. Ca ne serait encore rien si ce «collega amet» était seul mais généralement, ils s'y mettent à deux ou trois, et chacun est plus prioritaire que l'autre, sinon, ça ne serait pas amusant ! Et comme dans une journée, il n'y a que 24 heures, vous ne savez plus où donner de la tête ! Et en plus, c'est ce jour-là que le réseau informatique de l'entreprise tombe en panne et rame lamentablement. Les fichiers que vous tenter de recopier sur votre disque dur arrivent au ralenti et Windaube vous annonce fièrement que la copie se finira dans 22 heures 36 minutes et 48 secondes ! C'est vrai qu'on savoure particulièrement la semaine avant le départ en congés, elle est très positive sur le moral, surtout quand on arrive en fin de journée, que Windaube annonce toujours 6 heures de copie et que vous avez encore quelques dernières courses à faire pour boucler votre départ... Vous vous demandez si par hasard, le Vieux Campeur n'ouvrirait pas ses portes jusqu'à 2 heures du matin... Et non ! Il n'y a plus que la machine à café qui peut vous apporter un dernier réconfort et c'est justement ce jour là, qu'elle avale goulûment votre dernière pièce de monnaie et que le gobelet tombe de travers ! Personnellement, je hais la dernière semaine de travail avant un départ en vacances. Puis, forcément, à tout faire à 200 km/h, on fait des erreurs et pendant ses vacances, on se demande si cela a quand même bien fonctionné. La réponse est bien évidemment : «Bin non, ça n'a pas marché mais ce n'était pas grave, on a pu faire sans, en attendant ton retour !». Donc, nouveau coup de stress au retour, il faut tout refaire mais cette fois en mode désespoir car finalement, ce n'était pas si urgent que ça avant vos vacances...

Troisième catégorie de «collega amet» : celui qui part en vacances et qui vous demande de vous occuper de son travail (et de ses problèmes) pendant ses vacances, même si vous ne savez pas du tout de quoi il en retourne, et je dirais même plus, surtout si vous ne savez pas du tout de quoi il en retourne ! Et bien évidemment, il s'agit de problèmes avec un client, fort mécontent de son produit qui bugge ! Vous n'avez alors pas droit à la réponse : «Bienvenue au club, chez moi aussi, ça bugge !». Il faut alors utiliser la langue de bois : «Oui, notre équipe est à fond sur le problème (dès que j'aurais raccroché le téléphone), ce n'est plus qu'une question de minutes pour que l'on trouve la cause de ce bug !». Juste, 21.600 minutes, le temps que le collègue soit de retour de vacances ! Je hais les vacances des autres... Si les vacances ont un effet bénéfique sur le moral, ce ne sont certainement pas celles des autres !

Alors, où en étais-je ? De la bonne durée des vacances... Je me suis un peu oublié, pardon, excusez-moi, heureusement, ça ne tâche pas ! Donc, la meilleure durée pour partir en vacances est, selon moi, de deux semaines, minimum : une semaine pour oublier le travail, 4 ou 5 jours pour profiter pleinement de ses vacances et 2 ou 3 jours pour recommencer à «spychoter» sur le «collega amet» 1ière catégorie ! S'en suivent, une ou deux semaines d'ADR profond, en sachant que le meilleur remède contre l'ADR est de trier ses photos de vacances et de préparer ses prochaines vacances, dans moins de 3 mois ! J'ai d'ailleurs un critère très simple et très fiable pour mesure l'effet positif des vacances : le mot du passe sur le réseau informatique de l'entreprise ! S'il a été oublié pendant les vacances, c'est que celles-ci étaient très bonnes, sinon, il faudra penser à la «Cosa Nostra» pour traiter le problème du «collega amet» avant les prochaines vacances (en se cotisant dans le service, ça doit être possible non ?).

Evolution du moral avant, pendant et après des vacances :

Evolution du moral avant et pendant les vacances

PS : Le coup de «Cosa Nostra» est une blague. Tout comme le «collega amet», c'est ironique, bien évidemment (je sais, c'est mal vu en ce moment l'ironie, même à des fins humoristiques) ! Heureusement, j'ai la chance de ne pas avoir à en supporter un de la première catégorie, en ce moment (quoi qu'en cherchant bien, je peux citer un nom ou deux ;-)), mais je compatis pour tous les employés souffrant de «collega amet» dans leurs services !

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